60
H
I
s
T
ó
1
n.
l!
l'
efpritde ma chere Clémentine. Le feul nom
de Daurana lui caufe de la terreur.
J'
appréhende , mon cher doél:eur,
&
je
fuis imparienc
tout
a
la fois de revoir l'objet
de tant de larmes. Je fouhaiterois qu'elle
ne ffit point accompagnée du général.
Ma
crainte eíl: de manquer de rnodération, s'il
oublie la fi.enne. Je trouve dans rnon creur
que je n'ai pas mérité qu'on en ufo mal
avec moi ;
&
que de mes égaux fur-tout,
ou de mes fupérieurs, je ne dois pas le fouf–
frir. C'eít un aveu que je vc·us fais avec
confufion ; car cet orgueil étant un vice
réel, il
y
a long-temps que je devrois l'avoir
furmonté.
Mes plus tendres cornplimenrs
a
ceux pour
qui vous me connoiífez de l'affeél:ion. M.
&
Mad. Reves font du nombre. Je crois Char–
lotte heureufe. Si quelque chofe manque
a
fon bonheur_, je fuis perfuadé que c'eíl:
fa
faore. Dans l'égalité de rna tendreífe pour
mes deux freurs, qu'elle ne me donne pas
fojet de dire que fon a1née.eíl: la meilleure,
&
par coníequent la plus aimable.
Olivia me caufe de l'inquiétude. J'ai honre
pour elle
&
pour moi , qu'avec
fa
naiífance
.&
fes bonnes qualités, elle ait été capable
fl'une démarche .qu'elle condamneroit dans
une autre. Lorfqu'une femme a palfé for
cette délicareífe , qui eíl: comme le rempart
-Oe la modefl:ie, que reíl:e-t-il
a
la modt!ílie
meme, pour
fe
mettre
a
couvertde
l'
ennemi
~
~