DU
CH!!V.
GRANDISSON;
5?
Oui, Moníieur. Et vous ne m'en faires
pas compliment?
Complimenr? Madame. Je fouhaite que
vous méritiez d'etre heureufe,
&
je ne
doure point alors de votre bonheur ; mais •
pardonnez, s'il vous plait, mes amis m'at–
tendent.
J'avois peine acontenir mon indign<!tion.
Cette femme fe marie, dit-on, deux ou trois
fois tons les ans.
Hé bien, Moníieur, vous apprendrez pent·
hre ce que c'eíl: que le major Ohara. Sachez
de moi,
d~s
aujourd'hui. qu'il ell d'une des
meilleures maifons d'Irlande,
&
qu'il ne fouf–
frira point qu'on me dérobe ma fille.
Le major Ohara, Madame, n'a ríen de
commun avec la filie de mon malheureux
ami. Emilie eíl: fous ma proreél:ion ;
&
je
fuis raché de vous dire qu'elle n'auroit pas
eu befoin d'un fecours étranger,
{i
la per–
fonne qui prend le nom de
fa
mere, étoit
plus propre
a
luí tenir lieu de l'excelleJ1t
pere qu'elle a perdu. Permetrez, Ma&ame,
que je vous offi:e
la main jufqu'a votre
voiture.
Elle s'eíl: emportée vivement,
&
dans des
termes auxquels je la crois forr exercée,
elle m'amenacé du reífenriment de fon major
Ohara;
&
pour ccnclufion, elle m'a dit qu'il
avoir éré vainqueur dans une demi-dovzaine
de duels. Je luí ai préfenré
la
m;:!in,
qu'elle
n'a pas refufée '
&
je l'ai
c::mdui~e
a
Ca
ch
üfe.
Nous nous reverrons demain, m'a·t-elle dit
e '