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'DU

CH'llV.

CRANDISSON.

41

r1en ne l'avoit chagrinée. Et moi ,

fi

je

m'étois laiífée engager a lire la lettre , quelle

figure aurois-je fait a mes propres yeux,

1

pendanr un mois entier

!

Mais n'a-t-elle pas

auiii facilemenr oublié la mortification que

fon frere luí a caufée , par la découverte de

fon intrigue ? Des le meme jour ne m'a-t–

elle pas fait la guerre fans p,itié

~

Cependanc

elle a des qualirés charmanres. On ne peut

fe

défendre de l'aimer. Je me fens pour elle

une vive rendreífe. N 'eíl:-ce pas une foi–

bleífe de voir fans refroidiífement , dans

une perfonne, des fautes qu'on trouveroit

inexcufables dans une autre? Non , Lucie •

ne dites pas que c'en foit w1e, dans le cas

de mifs Grandiífon. Quelle différence

a

mes

yeu.'C

!

Cependant, elle vient de n1'avouer

qu'elle s'éroit reproché

fa

démarche, avant

que de m'avoir apporré la lenre; mais qu'elle

avoit e{péré de couvrir

fa

faure, en me la

faifam parrager. Je luí ai dit que c'étoit le

role d'un petit fa.tan. Apres tout, la chere

Charlotte penfoit plus

a

m'obliger qu'a

fe

fatisfaire elle-meme. Il n'y a point d'amitié,

direz-vous qui puiífe jufi:ifier une mauvaifo

aéhon. J'en conviens , Lucie , rien, ríen

n'eíl: moins doureux ; mais

fi

vous connoif–

íiez mifs Grandiífon, voús l'aimeriez mal–

gré vous.

[ N.

La

lettre de fir Charles, qui fait le

fujet

de

la

prlcédente

,

ejl

un long détail