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CHl!V.
GRAND!SSON'.
4!1°
Ma:demoifelle , que je ne ferai pas rraitée
avec indignité, par le meillenr meme de
toUS
les hommes ,
&
pendant que je puis me re–
fufer
a
une chofe que je crois indigne de
moi : j'ai un ritre pour agir avec fermeté ,
fi.
l'occafion
s'~n
préfente. Vous eres
fa
fceur,
MademoiCelle; mais je n'ai rien
a
efpérer n.i
a
craindre.
Mifs Grand.
Je crois , ma chere , que
vous prenez le ton férieux. Deux fois ,
Mademoifelle, tout d'une haleine
!
Je ne
vous le pardonne foint. Vous m'entendrez
Jire l'endroir ou i efr quefl:ion de vous
&
d'Emilie,
íi
vous ne voulez p<ts le Jire vous–
meme.
Elle fe difpofa auffi-tot
a
me faire cette
Ieél:ure. Non , lui dis-je , err érendant la
m
e , je ne veux ni
Ia
lire,
ni
l'
commence
a
crainclr~
'que
mon courage n'ait l'occafion de s'exercer,
&
tandis qu'il eíl: encore en mon pouvoir de
choiíir le mal
&
le bien , je r1e me priverai
pas de la fatisfaél:ion de penfer que j'ai pris
le
meilleur parri, quelque
fort
qui puiífe m'at–
rendre. Vous me pardonnerez , Mademoi–
felle..... Et fans achever, je me fuis mife en
chemin vers la porte de ma chambre , lorf–
qu'elle ell: accourue fur mes pas.
Mifs Grand.
Chere Henriette
!
Quoi
!.
vous eres irrirée contre moi? Mai.s que cette
fierté
vou~
Ged
!
J'y
vois· un air de clignité
qui m'impofe. Qu
il
eíl: diglíle. de la feul<i:
femme
du
monde que
je
cr~is
comparablii