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CHEV.
GR.ANn1ssoN.
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raifons qui vous y conduifoient. Je ne vous
diiiirnule pas que je vous
ai
foup<;onné de
quelque intrigue galante. Il a répondu que
fa réferve n'avoit Tiet1 eu d'afieété; mais
qu'il croyoit devoir é.Pargnei; a fes amis des
communications chagrinantes, fur-toutlorf–
qu'elles n'étoient pour eux·d'aucune utilité;
&
q_ue chaque jour
il
étoit occupé <le mille
chofes, dont cerre feule raifon l'empechoit
de fatiguer fes freurs. Je crois néanmoins,
a-r-il ajooté en fouriant, que Charlotee eíl:
a!Tez curieufe,
&
qu'elle trouve quelquefois
des fecrets oi'1
l'
on n'a pas deffein d'en mettre.
Mifs Charlotte a rougi. Vorre fervante,
Monf eur' 'c'eft roure
fa
réponfe.
• Vous avez done jugé , a-t-il repris , que
c'éroit quelque dame qui m'artiroir. Que
vous connoi{fez peu votre frere
!
Cornptez,
·Milord,
&
vous ,
.chere~
freurs, que je ne
vous cacherai jamais un fecret decette nature,
1orfque je me fentirai porté par mon pexi.–
·c11and. faire une fecondeviíire. C'efl:avorre,
fexe, Charlorre,qu'ii efl: pardonnable de faire
myíl:ere de fes inclinations,
&
je ne crois
pas que l'on doive !'en blamer, s'il doute
qu'elles foient bienplacées, ou qu'elles foient
payées de retour. En prononc;ant ces der–
niers mots, il l'a regardée d'un a:il fixe. Elle
en a- paru
G
embarraffée, que, rougiffant
encqre plus, elle !'a prié fort íérieufement de
s'expliquer fur deux ou trois des memes
trairs qu'il luí avoit lancés avanr fon dernier
voyage de Cantorbery. On s'imagineroit,
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