Previous Page  314 / 408 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 314 / 408 Next Page
Page Background

u6

H

l

's

T

o

z

R E

étre point la moitié des jolies chofes qu'il va

vous dire,

&

vous ferez la feule qu il aura

peine

a

perfoader. Milord G.... eíl: un jeune

homme

fort

modeíl:e, bien élevé, d'une

figureagréable, mais fiamoureuxd'une jeune

perfonne, que je me difpenfe de nommer,

qu'il ne paro!t pas devant elle avee la dignité

qui ne lui manque pas dans d'autres occa–

lions. Pourquoi rougir, chere Charlotre

?

Vous verrez auíli le doél:eur Barler : e'el!:

un homme

a

cheveux gris,

&

de la plus gra–

cieufe phyfionomie du monde , qui réunir

dans fon caraél:ere , la honré , les lumieres

du favoir , la prudence

&

la modefrie. Son

premier fourire vous fera découvrir fon creur

peint for fon vifage. Lorfqu'il m'arrive quel–

qu'un

a

qui j'aie deífein de plaire , je hú

donne le doél:eur Bar

let

pour compagnie. Il

n'a qu'un défaut,

qui

e.íl:

de parler trop peu;

mais s'il parloit davantage, ceux qui l'enten–

dent ne voudroient

pa~

rompre le filence.

Mií.S Emilie Jervin, ma pupille , eft une

fille aimable. Son pere, dont

j'ai

connu la

probité, n'a pas été fort heureux dans fon

mariage. Il eíl: mort

a

Florence, ou , par fes /

<temieres di{po.litions , il m'a confié le foin

de cette unique héritiere d'une fortune con–

fidérable, mais difperfée,

&

que je n'ai

pas

eu peu de peine

a

ralfembler. C'éroir un né–

gocianr, ·que le malheureux naturei de

fa

femme avoit forcé de quitter

l'

Anglererre.

J'

ai déja eu quelques démélés avec elle,

&

je

ne me fiarte poüit d'en.étre quitte. Ma fa:ur