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l
n.
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A
l'
égard des propafitions de miladi D.....
~
elles ne demandent pas un moment de ré–
Rexion. Vous favez, ma tres-chere tante, que
je ne fois point eneore rejetée par l'homme
dcnt
1·ous ¿teJ tous amoureu.x.
Mais,
s'ij
faut
m'expliquer férieufement, j'avouerai que>
funs me croire, plus loin que la
reconnoif~
fance, qui efi:
a
lavérité un lien forr puiffant,
j'
ai pour rous les autres hommes , non-feu–
lement l'ir différence que
j'
ai
toujours eue,
·mais une forre de dégout ;
&
ú
je connois
man propre CU!Ur , ilme íemble que
j'
aime–
rois mieux paffer une heure de chaque
fe–
ma.ine avec
fü
Charles
&
mifs Grandiffon,
que de me voir
la
femme d'aucun des h
ornmesque
j'ai
vus ou connus jufqu'aujourd
'hui.Siéene difpolition
Í€
changeoit tor ou
rard en-amour,
&
{i
je me trouvois
abymle dans unt:
pajfion. fans efpoir
,
man ohjet feroit
fir
Charles. Je fuis sfil:e qu'il n'en prendi;oit pas
Jroit de m'infulrer ;
&
tour humiliant qu efr
le tenu e de pitié, je préfererois la íienne
a
l'amour de tour autre homme.
Vous aurez done , rna chere t-ante , la
bonté de répondr€ amiladi D ...... que je fuis
e-xtremement fenfible
a
l'
opinion qu'eHe a
de mói; que l'eilime dont elle m'honore
devientune raifon qui ni'intéi:effe au bonheur
de fon 61s ;
&
que , fans croire l'ég¡i.liré de
fortune abfolument néceífaire
a
la
félicité de
l'état conjuga!-, je fuis perfoadée que ¡¡'eft
une circoníl:ance qui mérite de n'erre
p~s
négligée. Mais vous favez lnieux que
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