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(

l45 )

des armes llussi redoutables. C'est la plume qui C:ouduit

' l'epee , et qui donne ou enleve Jes

scep.tres ; c'est Jes

instit'uteurs de la jeunesse, les philosophes et les ecrivains /_

c;le tous !es genres qui font marcher Jes nations

a

la libe:te,

on qui les precipiteht clans

l'esclavage. Il faut done qu'ils

soie11t toujours aux ordres de

l'inten~t

public. En consequence,

l_es

academies et !es colleges doivent etre mis entre _les

mains des departemens; et je crois utile de Jes reconstituer ·

S<?us

des

f~rmes

nouvelles , ne fUt-ce q'He pour les avertir

qu'ils n'appartiennent plus au meme regin:.c.

Si

les acadamies

continuoient-

a

depen<lre du pouvoir

CXCCt!tif'

11

est clair qu'il dispo.seroit a son gre des membres

dont elles s!lroient ccrnposees, et cela d?une maniere direc1e;

mais

ii

dispaseroit aussi , qucique plus indirectement, cles

gens de lettres , pour qui ces places 5eroient un objet d'am–

bition: .c'est-a-dire , de presque tous. S'il etoit c)1arge d'or–

ganiser et de surveille.r lo:s

ec,ol~s

publiques , !'education

.et l'enseignement

y

ser;ient subordonnes

a

ses- vues., ou

plutot

a

ce-lles de ses ministres, lesqt1elles ne sont pas

tou~

jour~ confor~es

aux int_erecs .du peu

p.le

. Je ve;ux hien croire

que, clans ce moment de crise , !es academics et Jes corps

enseignans rnontrent _beat!coup de patriotisme ;_ mais ii ne

faudroit pas trop com]pt5i;..sur la

dure~

de ces

di~positions

heur<:uscs; et ·peur-etre c[u,el+ue .jo,ur clans l'ac:;ader,nie fran–

~oise ~lle-meme

, qui se,rvoit nagt1ere <l'asyle

a

la

philo~o­

phie, verroit-on des pfoiosopi;tes repentan;; , ecrire

OU

parler

avec indecence contre la revolurion.

En seco,na

lieu,

l'on doir coPsiderer 'toutes les depenses

publiques pour l'instrucrion' comme les recompenses de tra–

vanx deja

faits.,

ou comme les encouragemens des travaux

a

faire. Et meme, dans la seve;ite des principes, les encoura–

gemens ne

sauroie:i.t

etre. qu·e des recompenses. La socihe ne

fait

~;tpipe acceptatiqr~

1

de

personnes, entre ceux qui ne

Jui ,

011t rendu aucuns

~,i~

vic.es

,

ou qHi ne se sont c}istingues par

al.i;