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( )4I )

genre humain. Or, l'etat de

I'

education n'est que celui

de

faire piendre aux hommes les habimdes qui leur sernnt neces–

saires clans les circonstances auxqneltes ils seront appeles.Tous

Jes legislatems anciens se sqnt servis de l'eclucation publique

comme du moyen le plus propre a m11imenfr_,

a

propa.ger leurs

institutions. Quelqucs-uns d'entr'eux ont regar<le la je1messe

comme le domaine de Ia patrie, et n'ont laisse aux peres et

mh~s

que la satisfaction d'avoi,r produit des citoyens. C'est

clans le premier age qu'ils ont voulu jeter Jes semences de la

moisson sociale. Les sectaires de

t~ut

genre, pour effacer des

Opinions deja res:ues, OU pour etendre et perpetuer ceJles qu'ils

,

prechoient aux hommes ,.. se sbnt adresses d'abord aux ames

-=ohiles ' ,su,ceptibles'

com~e

-Ies enfans ' de nouvelles im-.

pressions. Blentot ils se·sont empares des enfans eux,m.e1J1eS;

qu'iJs ont fas:onnes

~l'apres

le11rs vues, et

plu~

ou moins ha-.

biJcment s-i.liv;111t Jes epO€J.UeS.

Mais les legislateurs anciens cherchoient tous

a

donner

a

leurs peuples irne tournure particu·Jiere, et ne pretendoient

souvent a rien moins qu'a les dcnaturer , pour ainsi dire, et

a

leur faire prendre des

hab

itucl.es destructives de toutes nosdis·

positions originelles. D'autre part, les sectaires pour mettre

leurs interets

a

l'abri de

tout

examen, et n'ignorant pas que

leur empire' fonde

snr

rles emotions superstitieuses' devoit

etre.mair.i.tcnu par les memes moyens qui servoient

a

l'etablir,

se sont efforces de prevenir tout developpement de la raison, ·

et pour

la·

retenir

a

jamais

da~s

leurs chalnes, ont

en~irbnne

de

prestiges cet

~ge

tendre, dont !es impressions gouvement toute–

la vie.

Quant

a

VOlls, messieurs, VOUS n'avez pas cl'opinions

fav©_.

rites

a

repandre ; YOUS n'a..:ez aucune vue

p~rticu!iere•

a

rem–

p(ir : votre objet uniqpe. f!St de rendre

a

l'homme !'usage de

toutes ses fac,ultes, de •le faire jouir:de toµs ses droits, de faire

naitre I'existence publique <le to.utes les existences individuelles

librement developpees, et la volonte generale de toutes

lesvo~