ACTE II, SCENE_V.
ZOPIRE.
Je rougis pour toi seul, poúr toi dont l'a.rtifice
A trainé ta patrie ·au ·bord du précipice;
Pour toi de qui la main s€rne icí les forfaits,
Et fait naitre la guerre au mi1ieu de la
paix.
Ton nom seul parmi nous divíse les fa,:mii1es,
Les époux, les parents, les meres et ·fos filles;
Et la treve pour toi n'est qu'un mayen nOU'VGau
Pour venir dans nos cceurs et1foncer }e,~outea>t:1.
La discorde civile_est partout sur ta tra-ee;
Assemblage inoui de mensonge et d'a,udace,
\
Tyran de ton pays, est-ce aíns-i qu'en ce Íieu
Tu viens donner la paix, et m~annoneer un d.ieu? .
M.A.HOME·T,
Si j'avais
a
répondre
a
d'autres
qu'a
Zapire,
Je ne ferais parler que le dieu qui-m'-in~pire;
Le glaive et l'alcoran, dans-mes sanglantes
ina-ins,
Imposeraient silehce au -reste des
1
h:umains;
Ma voix ferait sur eux les cffets du tonnerre,
Et je verrais leurs ftonts attachés
a
la
terre:
Mais je te parle en homme, et sans ríen déguis'er ;.
Je me sens assez grand pour ne pas t'abuser.
Vois quel est Mahomet; nous sommes se.uls',, écoúte,
~
Je suis ambiticmx; tout homme l'est sans do.ute;
Mais jamais roi, pontife, ou che'f, ou citoyen,
Ne con~ut un projet aussi grand que le míen.
Chaque peuple
a
son tour a brillé sur la terre;
Par les lois, par'ies arts, et surtout par la guerre:
Le temps de l'Arabie est
a
la fin venu.
Ce peuple généreux, trop long-temps inconnu,
Laissait dans ses déserts enseveli·r sa gloire
¡
Voici les j,ours nouveaux marqués pour
la
v·ictoi~e,
J