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ACTE V,

SCENE

11.

J'allais vous arracher, au péril de vos jours,

Ce déplorahle ohjet de mes cruels amours.

Oui, toutes Iés fureurs ont errihrasé Zulime ;~

L'a nature en tremhlai.t; mais je volais au crime,

·Je vous vois; un regard a détruit mes fureurs;

Le fer m'est échappé; je n'ai plus que des pleurs;

Et

ce cceur tout brulant d'amour et de colere,

Tout forcené qu'il est, voit un dieu dans son pere.

Que ce <lieu tonne enfin, qu'il frappe de ses coups

Vohjet, le seul objet d'un si juste c·ourrqux .

Faut-il po~r mes forfaits que Ramire péFisse?

Ah! peut-etre il est loin <l'en etre le complice;

Peut-etre pour combler I'h.orreur ou je me ~oi,

~i

Ramire est un traitre, il ne l'est qu;envers moi.

Etouffez dans mon sang ce doute que j'abhorre,

Qui déchire mes sens, qui vous outrage encare.

J'idolíhre Ramire, et je ne puis, seigneur,

Vivre un moment sans lui, ni vivre sans honneur.

J 'ai perdu mon amant, et mon pere, et ma gloire:

Perdez de tant d'erreurs la honteuse mémoire;

Arrachez-moi ce cceur que vous m'avez donné ,

De tous les cceurs, hé,las ! le plus infortuné.

Je baise cette main dont il faut que j'expire;

Mais pour prix de mon sang, pardonnez

a

Ramire :

Ayez cette pitié pour.mon dernicr mo~ent,

Et

qu'au moins v9tre fille exp'lre en vous' airhant.

13ÉNASSAR.

O ciel, qui l'entendez !

ó

faihlesse d'un pere-!

Quoi! ses pleurs

a

ce point

fléchiraient.ma

colere!

Me faudra-t-il ·les perdre, ou les sauver tous deux?

Faut-il dans mon courroux faire trois malheureux?

Ciel,

prete

tes cl_artés

a

mon ame attendrie !