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VOYAGE
Les uns et les atures, quoique tr~s- éloignés de
l'éléganá qu'on est parvenu
a
donner aux carac.–
teres latins dont l'Eiuope se sert maintenant,
ont, d'un autre coté , l'avantage de former un
alphabet complet' qui sat(sfait entierement aux
hesoins de la langue slawonne.
Les moines, qui essayerent, les premiers, d'écrire
· nos langues 'modernes comme l'italien ,-le fran<;ois
et l'anglois_, ne procéderent point comme Cyrille.
Loirt d'inventer des lettres nouvelles pour repré–
senter des sons nouveat{x, ils crurent que l'al–
phabet romain,
q1ii
n'avoit été fait que pour la
langue rorrtaine, devoit suffire
a
toutes les autres.
Ainsi, par exemple, au lieu d'inventer un carac–
tere uouveau ,pour représenter le son qui com–
mence le mot fran9ois
charmant,
ils ont c'Omhiné
enseITJ:l;>le
le
e
et
l'
h,
qui n'
étoient ni l'un ni
l'autre destinés originairement ·
a
cet usage. Les
moiries
qui
éerivirent ' .les premiers, les divers
dia-
,le.ctes
des.
Slaw_es
~
catholiques , comnie les- Polo–
nois, les Bohe:qies, les Lusaciens, les Slowiniens,
les Croa.tes, Jes Dalmat<;s et les 'Esclavons, en
firent égalernent .de meme.
Ne
connoissant pas
d'autre méthode ,·. ils t adopter.ent aussi pour ces.
dialectes; mais ·corom.e les hranches, et me~e les
.. sous-hranches des Sla:wes, toujours séparées par
-]a politique ~- ne connoisso-ient , gu~re, par cette
raison_, ce qui se passoit chez leurs voisins ,
chaq;me
,ado:¡ra
une
conihiuai'son :particuliere de