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LA
MORT
DE
CÉSAR.
DÉCIME.
Ennemi des tyrans, et-digne de ta rae e,
Voila les sentiments que j'avais dans mon creur.
CASSIUS.
Tu me rends
a
moi-meme ·, et j·e t'en dais l'honneur:
C'est
la
ce qu'attendai~nt ma haine efma colere
De la male vertu qui fait ton caractere.
· C'est Romc qui t'inspire en d es desseins si grands:
Ton nom seul est l'arret de Ja mort des tyrans.
Lavons, mon cher Brutus, l'oppro11re de la terre;
Vengeons ce Capitole, au défaut du tonnerre.
Toi, Cimber, toi, Cinna, vous, Romains indomtés,
Avez-vous une autre ame et d'autres volontés?
CIMEER.
Nous pensons comme toi, nous méprisons la vie;
Nous détestons César, nous aimons la patrÍe ;·
No,us la vengerons taus: Brutus et Cassius
De quiconque cst Romain raniment les vertus.
DÉCIME.
Nés ju ges d e 1'.f:tat, né~ les ven,geurs du crime,
C'est souffrir trap long-temps la main qui nous opprime;
Et quand sur un tyran nous suspendons nos coups,
Chaque instant qu'il respire est un crime pour nous.
CIMBER.
Admettons-nous quelqu e autre
a
ces honneurssupremes?
BR UTU S.
Pour venger la patrie il suffit de nous--memes.
Dolabella, Lépitle ,
E.mile, fübu lus,
Ou tremhlent sous César, ou bien lui sont vendus.
Cicéron, qui d' un maJtre a puni l'insolence, (7)
Né
sert la liberté que par son éloquence :