Previous Page  142 / 458 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 142 / 458 Next Page
Page Background

126

LA

MORT

DE

CÉSAR.

DÉCIME.

Ennemi des tyrans, et-digne de ta rae e,

Voila les sentiments que j'avais dans mon creur.

CASSIUS.

Tu me rends

a

moi-meme ·, et j·e t'en dais l'honneur:

C'est

la

ce qu'attendai~nt ma haine efma colere

De la male vertu qui fait ton caractere.

· C'est Romc qui t'inspire en d es desseins si grands:

Ton nom seul est l'arret de Ja mort des tyrans.

Lavons, mon cher Brutus, l'oppro11re de la terre;

Vengeons ce Capitole, au défaut du tonnerre.

Toi, Cimber, toi, Cinna, vous, Romains indomtés,

Avez-vous une autre ame et d'autres volontés?

CIMEER.

Nous pensons comme toi, nous méprisons la vie;

Nous détestons César, nous aimons la patrÍe ;·

No,us la vengerons taus: Brutus et Cassius

De quiconque cst Romain raniment les vertus.

DÉCIME.

Nés ju ges d e 1'.f:tat, né~ les ven,geurs du crime,

C'est souffrir trap long-temps la main qui nous opprime;

Et quand sur un tyran nous suspendons nos coups,

Chaque instant qu'il respire est un crime pour nous.

CIMBER.

Admettons-nous quelqu e autre

a

ces honneurssupremes?

BR UTU S.

Pour venger la patrie il suffit de nous--memes.

Dolabella, Lépitle ,

E.mi

le, fübu lus,

Ou tremhlent sous César, ou bien lui sont vendus.

Cicéron, qui d' un maJtre a puni l'insolence, (7)

sert la liberté que par son éloquence :