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CATILINA. ACTE V, SCENE I.

Ce sang si précieux) quand

il

devient coupable,

Devient le plus abject et le plus condamnable.

Regrettez, respectez ceux qui nous ont trahis;

On

les mene

a

la mort, et c'est par mon avis.

Celui,qui vous sauva les coudamne au supplice.

De quoi vous plaignez-vous? est-ce de sa

j

ustice?

Est-ce elle qui produit cet indigne courroux?

En craignez-vous la suite, et la méritez-vous?

Quand vous devez la vie aux soins de ce grand homme,

Vous osez l'accuser d'avoir trop fait pour H.ome

!

Murmurez, mais tre~blez; la mort est sur vos pas.

II n'est pas encor temps de devenir ingrats.

On

a dans les périls Je la reconnaissance;

Et c'est le temps du moins d'avoir de la prudence.

Catilina parait jusqu'aux pieds du rempart ;

On

ne sait point encor quel partí prend César ,

S'il

veut ou conserver ou perdre la patrie.

Cicéron agit seul, et seul se sacrifie;

Et vous considérez , entourés d'ennemis,

Si celui qui vous sert vous a trop bien servís.

CLODIUS.

Caton, plus implacable en cor que magnanime,

Aime les chiitiments plus qu'il ne hait le crime.

Respectez le sénat; ne luí reprochez rien.

· Vous parlez en cep.seur; il nous faut un soutien.

Quand la guerre s'allume, et quand Rome est en cendre ,

Les édits d' un consul pourront-ils nous défendre?

N'a- t-il contre une a~mée et des conspirateurs

Que l'orgueil d es faisc eaux et les mains des licteurs?

Vous parlez de dangers? Pensez-vous nous instruire

Que ce peuple insensé s'ohstine

a

se d étruire?