Previous Page  92 / 450 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 92 / 450 Next Page
Page Background

/

#

CATILIN A.

V~us redoutez César! Et qui n'est informé

Combien Catilina de César fut aimé?

Dans le péril pressant qui croit et nous obsede,

Vous montrez tous nos manx; montrez-vous le remede ?

CATO N.

Oui, j'ose conseiller, esprit fier et jaloux,

Que l'on veille a la fois sur César et sur vous.

Je conseillerais plus: mais·voici votre per~.

SCENE

II.

C ICE RON, CATO N, une partie des sénateurs.

e

A

To N'

a

Cicéron.

V1ENs; tu vois des ingrats. Mais Rome te défere

Les noms, les sacrés noms de pere et de vengeur;

Et l'envie a tes pieds t'admire avec terreur.

CICÉRON.

Romains, j'aime la gloire, et ne veu_;it point m'en taire

j

Des travaux des humains c'est le digne salaire.

Sénat, en vous servant il la faut acheter:

Qui n'ose la vouloir, n'ose la mérite~.

Si j'applique

a

vos maux une main salutaire,

Ce que j'ai fait est peu, voyons ce qu'il

fa

ut faire .

Le sang conlait dans Rome: ennemis, citoy ens, ·–

Gladiateurs, soldats, chevaliers, plébeiens,

Étalaien ta mes yeux la déplorable image,

Et d'une ville en cendre et,d' un champ de carnage.

La 0amrne, en s'élanc;ant de cent toits dévo rés,

Dans l'horreur du comb at guídait les conjurés.

Céthégus et Sura s'avan~aie nt

a

leur tete :

Ma

main les a saisis ; l eur juste mort est prete.