ACTE V, SCENE II.
Mais quand j'étouffe l'hydrc,
il
renait en cent lieux:
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faut fendre partout les flots des factieux.
Tan tot Catilina, tantot Rome l'emporte.
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marche an Quirinal, il s'avance
a
la porte;
Et
la,
sur des amas de mourants et de morts,
Ayant fait
a
mes yeux d'incroyables efforts,
Jl
se fraie un passage, il volea son armée.
J'ai peine
a
rassurer Romc entiere alarmée.
Antoine, qui s'oppose au fier Catilina,
A tous ces vétérans aguerris sous Sylla,
Antoine, que pomsuit notre rnauvats génie,
Par un coup imprévü voit sa force affaiblie;
Et son corps accablé, désormais sans viguenr,
Sert mal en ces moine11ts les soins de son grand creur;
Pétréius étonné vainement le seconde.
Ainsi de tous cotés la mahresse du monde,
Assiégée au dehors, embrasée au dedans,
Est cent fois en un jour
a
ses dernicrs moments.
CRASSUS.
Que fait César?
CICÉRON.
Il a, dans ce jour mémorable
J
Déployé, je l'avoue, un courage indomtable;
Mais Rome exigeait plus d' un cceur tel que le sien.
Il ·n'est pas criminel) il n'est pas citoyen.
Je
l'ai v~1
dissiper les plu~ hardis rebclles;
Mais bientot, ·ménageant des Romains infideles,
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s'effon; ait de plaire aux esprits égarés,
Aux peuples, aux soldats, et meme aux conj nrés ;
Dans le péril horribl~ ou Rome était en proie ;
Son front laissait briller une secrete joie ·
Sa voix, d'uo peuple entier solJicitant l'amour ,
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