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LE
Dl.JCDE FOIX.
SCENE IV.
LE DUC, LISOIS.
LISO IS.
SErGNEUR,
songez-vous bien que de cette journée
Peut-etre de l'Etat dépend
ia
destínée?
LE DUC.
Oui, vous me verrez vaincre ou mourir son époux .
LISOIS.
L'ennemi s'avanc;ait, et n'est pas loin de nous.
LE DUC.
Je l'attends sans le eraindr.e, et je vais le combattre.
Cr0is-tu que
ina
faibl'esse ait pu jamais m'abattre?
Penses-tL1 q1:1e l'amour, mon tyran, mon vainqueur,
De la gloiré en mon ame ait étouffé l'ardeur?
Si l'ingrate me hait, je veux qu'élle m'admire:
Elle
a sur moi saos doute un souverain empire,
Et n'en a point asse,z, p0ur flétrir ma vertu.
Ah! trop sévere ami, que me re.pro ches-tu?
Non, ne me juge point avec tant d'injustice.
,,. Est-il quelque Fran~ais q:ue l'arnour avilisse?
*
Amants aimés, heureux-; ils vo'nt tous aux combats,
Et du sein du bonheur i1s vo'lent au trépas. .
,
Je mourrai digne au m0ins ·de l'ingrate que j'aime.
:
r.Ís@'1S,
Que inon prirrce plü.todbit digne dé lu,i-:n.'l<~me !
Le salut de l'Etat m'ckcu'pait en 'Ce jour;
Je vous parle du votre, et vous parlez d'amour
!