Previous Page  132 / 450 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 132 / 450 Next Page
Page Background

II6

LE DUC DE FOIX.

J'attendais , dans Leucate en secret retirée,

Qu'il

y

vint dégager la foi qu'il m'a jurée,

Quand les Maures cruels, inondant nos déserts,

Sous mes toits embrasés me chargerent de fers.

Le duc est l'allié de ce peuple indomtable

t

, Il me sauv.a, Ta1se; et c'est ce qui m'accable.

Mes jours

a

mon amant seront-ils réservés?

*

Jours tristes, jours affreux, qu'un autre a conservés

~

TAJ.SE.

Pourquo1 done, avec lui vous obstinant

a

feindre, .

Nourrir en lni des feux qu'il vous faudrait éteindre?

11

eut pu respecter ces saints engagements:

V

óus eussiez mis un frein

a

ses emportements.

AMÉLIE .

. Je ne le P,uis; le ciel, pour combler mes miseres ,

Voulut l'un contre l'autre animer les deux freres .

Vamir, toujours fidele

a

son maitre,

a

nos 'lois ,

A contre un révolté vengé l'honneur des rois.

De son rival altier tu vois lll violence;

J'oppose

a

ses fureurs un douloureux silence.

Il ignore du moins qu'en des temps plus heureux

Vamir a prévenu ses desseins amoureux :

S'il en était instruit, sa jalousie affreuse

Le rendrait plus

a

craindre, et moi plus rnalheureus e.

C'en est trop, il est temps de quitter ses Etats :

Fuyons des ennemis ; mon roi me tend les hras.

Ces prisonniers, Ta1se ,

a

qui le sang te lie ,

De ces murs en secref méditent leur sortie :

Ils pourront me conduire, ils pourront m'escorter ;

"'

Il n'est point de péril que je n'ose affronter.

Je hasarderai tout, pourvu qu'on me déli v:re

De

la

pris~n illustre ou

je

ne saurais vivre.