LE DUC DE FOIX.
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Et sa fille jamais n'acceptera pour maitre
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L'ami de nos tyrans, quelque grand qu'il puisse etre.-–
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Voila les sentiments que son sang m'a tracés,
,,_ Et s'ils vous f~nt rougir , c'est vous qui m'y forcez.
. LE
DUC.
,,_ Je suis, je l'avouerai, surpris de ce langage;
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Je ne m)attendais pasa ce nouvel outrage ;_
,,_ Et n'avais pas prévu que le sort en courroux,
,,_ Pour m'accabler d'affronts, dut se servir de vous.
*Vous avez fait , madame, une secrete étude
*Du mépris, de l'insulte, et de l'ingratitude;
*Et votre creur enfin , lent a se déployer,
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Hardi par ma fai'blesse, a paru tout enti~r.
>+- Je ne conuaissais pas tout ce zele h éro1que,
* Tant d'amour pour l'Etat, et tant de politique .
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Mais vous, qui m' outragez, me connaissez-vous bien?
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Vous reste-t-il ici de partí que le mien?
M'osez-vous reprocher une heureuse alliance,
Qui fait ma sureté, qui soutient ma puissance,
Sans qui vous gémiriez daos la captivité,
A qui vous avez du 1'honneur, la liberté?
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Est-ce done la le prix de vous avo ir servie?
AM :ÉL I E.
*Oui, vous m'avez sauvée; oui, je vo~s dois la vie;
:i- 1\'Iais de mes tristes jours ne puis-je disposer?
,..Me les conserviez-vous pour les tyranniser?
LE DUC.
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Je deviendrai tyran, mais moins que vous, cruelle :
,,_ Mes yeux lisent trop bien dans votre ame rebelle;
,¡. Tous vos prétextes faux m'apprennent vos raisons :
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Je vois mon déshonneur, je vois vos trahisons.