CRO
en termes de Manege,
Cheval croch
Un Cheval
qui a les jarrers rrop pres, l'nn, d,~ 'auc~,e- Ces
íorres de chev.!.ux onc accourumc d erre afies bons.
CROCODILE.
[.
m. Animal amphibie qui · vit fnr
rerre
&
d4ns l'eau , long de quiijze coudées, felon
Ariíl:ote ,
&
de dix-huic, [elon Pline. ll s'en trou–
ve dans le fleuve du Ganae , amour de Bengala ,
dans le Niger ,
&
en quelques autres Riviere~ de
l'Afie
&
de !'Amerique; mal~ les plus grands v1en–
nem du Ni! ,
&
s'épandenr de la dans roures les au–
rres Rivieres de l'Erhíopiéqui s'y embouchenr. Ceé
animal fe jecrant fur cerre , oft il s'avance quelque–
fois plus d'une lieue ,
Y.
fait,~n
9
rand dégar de bé~
rail , fur-rouc de breb1s qu
il
devore enneremenc.
11 a les yeux grands
&
la prnnelle perite, l'épine
du dos cornpoíée de foixanre vertebres , les piés
arr11és de griffes poinmes
&
crochues,
&
la quene
a
proporcion du reíl:e du corps, Sa langue eíl:
íi
forr en–
veloppée
&
íi
diflicile a d1fcerner~ qu'il femble qu'il
n'en aic poinr. Cela vienr de ce qu'il fe nourric dans
l'eau an!Ii bien que fur la cerre ,
&
que l'es poiffons
ne monrrenr poi.u de langne
íi
on ne les met bien
:i
l'envers. 11 a de longttes denrs qui lui forcenr de
la guenle. Les Anciens onc écrit' que c'étoir le feul
animal qui remuoir la machoire de de!fos
&
non
celle de deffous ; ce qui reparoir le defavanrage
qu'it a de ne ponvoir rien prendre ni retenir de tes
paces; mais on n'en de1neure pas d'accord. Son corps
eíl: couverc d'écailles que les fleches
&
les rrairs onc
peine a per¡:er ,
íi
ce n'eíl: fous le venere ot\ il n'a.
poinr la pean dure. Il court en avam aulli vire qu'–
une mule ; 1nais il a de la peine
a
fe
courner a caufe
de !a dureté de l'épine du dos ,
&
cela eíl: caufe
qu'on pen e l'évicer en fu yanr,
&
en tonrnoyanr ran–
cor d'un coté ,
&
t:mtot de l'aucre , fans aller ja–
mais tour droic. 11 peut fubíifl:er quarre rnois fans
prehdre d&: nounirnre,
&
a de cof1tnme de
fe
plain–
dre ,
&
de poufü:r des gemiffemens comme une
perfonne lorfqu'il a faim. Il fe nourrit de poiffon;
de brebis , de chevres ,
&
meme de chair humai–
ne lorfqn'on s'en laiíle furprendre. ll efl: rappórré
dans qnelques Voyages , qu 'tm Crocodile ayane éré
pris , .on lui crouva dans le corps trois perirs e11-
fans. 11 ne fair point de petirs , mais la femelle
pond d'ordinaire foixanre reufs , gros comme les
renfs d'une oye,
&
les couve pendanc foixance jours
jufqu'a ce que le fruir foit enneremenr formé. ~tel–
ques-uns v.eulenr qu'elle cache fes reufs dans le fa–
ble ,
&
que la chaleur du foleil les cou ve. Il efl: for–
prenam que d'un
íi
foib le commen cemenr cet ani–
mal parvienne a une relle grandeur, qu'on en crou–
ve qui foienr longs de rrenre piés; puifqu'il n'efl:
gros que comme un lezard en forranr de l'reuf. Il
vir forc long-rems ,
&
efl: l'ennemi du Bulle , du
Tygre, de l'Epervier, du Cochon demer, du Dau–
phin , du Scorpion
&
de l'homme; mais fur-rour
de l'Ichneumon qui écrafe fes reufs ,
&
qui
[e
fou–
rant dans
fa
gueule quand il dorr , rache de lui de–
vorer les enrrailles. ll efl: ami du Pourceau
&
du
Roireler. On voic fort fouvenc quanricé de Pour–
ceau~ pa1rre fans_ aucun danger le long du Ni! oú
le Crocodile fe nenr le plus. ~anr au Roirelec ,
il
s'approche de cet animal lorfqu'il le voic faoul,
&
qu'íl eíl: éouché la gueule encore pleine de chair,
ou de poiffon ,
&
l'inviranc a baailler, il lui nec–
roye les denrs. D'aurres difenc qu'il manae les vers
qu~ fe forment ei:irre fes denrs par la qianriré de
po1ffon ou de cha1r qu'il mange ,
&
qu·apres qu'il
!'a délivré de ces infeél:es , le Crocodile rache d'en–
gl?urir le Roirelec , mais que ce perir oifeau
!tú
fa1fanc fenrir les piquures d 'tm aigtiil!on qu'il a fur
la tere, le comraim d'ouvrir
fa
gueule ,
&
recou-
CRO
vre ainíi
fa
liberté . On prend les Crocodiles
aTe'c
des hamecons arrachés
a
une corde forr déliée faite
de canne;, en y mercanr pour appac quelque me–
chame breb is. Le Crocodile !'avale goulumenc,
&
fair des cris
&
des gemiílemens incroyables
quand il fe voir pris. Sa chair .efl: b!anche , a u,.n1a:
forc-bonne odeur ,
&
[enr le chapan. 11 y en a dans
nae de Banram qu'on apprivoife pour les engraiL
fer
&
les manger. On appelle les Crocodil'cs
Cay- ·
mans
dans les Indes. Vineenc le Blanc parle d'un de
ces Caymans qu'un Prince avoit nourri peric ,
&
qL1'il gardoir dans un refervoir d'eau pres de 1~
mer. 11 l'avoit apprivoifé en lui donnanr
a
manger
avec fa main ,
&
ce Crocodile éroir deve'nu {¡
. grand que c&: Prince mcíntoit deffus,
&
fe faifoit
poner en cerre ferme, qui en éroir enviran
a
rrois
cens pas. Les Habirans du Gouvernement d'Apollo•
polices étoienc aucrefois obligés en venu d'une
cerraine loi , de manger ele la chair du Crocoelile,
a
caufe que la Filie de Pfamrneniru_s Roi el.'Egypre
avoit écé devorée prrr un ele ces ammaux. Strabol).
rappone eme dans la Ville d'Arfinoé on adoroit
anrrefois ~e moníl:re ,
&
qu'on le nourrilfoir de
pain , de viahde
&
de vin , dans la penfée d'ap–
paifer par la,ceux qui éroienr en grand nombre dans
le lac de Meri ,
&
qui faifoient beaucoup de dé–
gac parrni les hommes
&
le bérail. T out au con–
u·aire , on rendoic des honneurs divins
a
l'Ichneu–
mon dans la Ville d'!ieraclée ,
a
caufe qu'il eíl:
l'ennemi du CrocoRile. Pline dir qu'il
y
en a de
deux efpeces, le grand Crocodile
,&
une autre for–
re qui efl: beaucoup plus perite, Ces pecics Croco
4
diles vivenr fur la rerre feulemenr ,
&
fe nourrif~
fenr des plus odorantes fleurs qu'ils puillenr trou–
ver; ce qui fait forr efl:imer !eurs. incefl:ins par leur
bonne odeur. On en fair un med1camem que l'on
appe!le
Crocodilu.
Etanr appliqué av,ec dú jus·de
poreaux , il
efl:
íinaulier concte les fuffufions
&
)es
cararaél:es des yet~x ,
&
pour les éblouilfemens de
la vüe. Le fang des deux: Crocodiles e.iguife aufÍt
la vüe.,
&
gueric les cicatrices des yeux
íi
on le$
en frote. ~elques-uns fom venir le mor de
C,o–
codile
,
de
x.pÍ,m
,
Safran ;
&
de
J.,>J"'
Craindre ,
a
caufe que le Crocodile haú le fafran ,
&
craint
fon odeur.
.
CKOCODILIUM.
[.
m. Plante qui croic d:ms les
fo rers,
&
qui eíl: femblable
a
la Chardonnerre. El–
le a nne graine ronde, aigue, odorante,
&
bonne
aux difficnlcés d'uriner. Sa. racine efl: longue, lege–
re , un peu large ,
&
d'oeleur force comme cel!e
du creílon alenois. Eranr cuire dans de l'eau ,
&
prife en breuvage , elle faic forcir le fang par le
nés
en abondan ce O!!elques-u s croyem que la Char–
donnette foicle vrai Crocodilium ,
&
d'amres cien–
nenc· que c'efl: i'Eryngium Marin , mais Matthiole
faic voir que cela ne fc;auroic ecre.
CROCQMAGMA.
[.
m. Ce qui fon des dro–
gues de l'onguem de fafran, quand on les épreinc
pour les reduire en rrochifques. Celui qui efl: pe~
,fant
&
noir , qui efl: odoranr
&
fenc la myrrhe,
efl:
le meilleur.
it
doir -etre poli
&
un peu amer,
&
ne
poinc renir du bois. L0rfqu'il eíl: mouillé , il rend
la couleur de fafran,
&
quand on le mache ,
il
jaunir les denrs
&
la langue. Il elt bon pour les
éblouiffemens des yeux ,
&
provoque l'urine , écanc
chaud, refolmif
&
remollitif. Ce mor v1ent de
x
1
J..,. ,
Safran ,
&
de
,u/4'>'1'-" ,
qui íignifie, Ce qui
demeure d'épais de quelque mariere qu'on a é~
~
Fcin~
.
.
CROCUS.
[.
m. Perite fleur , done 11 y en a de ¡au–
nes
&
ele violecres ,
&
que l'on culc]ve elans les jar•
dios. On appelle en Chymie.
Cr.ocns Martis,
le fer