COCHIZ -TLAPOTL.
[.
m. Grand arbre difforme
qui {e rrouve aux lndes Occidenrales dans la Pro–
vince Yzalcos. II a Ces feuilles d'Oranger, r:m:s
&
cernes par intGrvalles; fon rronc bigarré de cer–
taines marques blanches; {es f!eurs blanches & pe–
tires , & Con fruir preíque de la meme _forme qu'nn
coing, & quelquefois de meme grof!eur._ Les
E{
~agnols l'appellc::nr
Zapote blanc~-
C~ fruir eíl: bo~
a manger, & d'un forc bon gouc ; 1l a un os qui
eíl: un venin morcel.
COCHLEARIA.
[.
f. Planre qui cro'it dans les lieux
marécao-eux, arroíés d'eau, & remplis d'ombrage.
ll y en~ de deux forres; !'une appellée
Coc ,.lea,ur,
B atava,
qui a Íes fruilles un peu rondes , & l'autre
Cochlearia T rit,:mnica,
qui lesa caves. Comme leur
fio-ure repreíc:nre une cueiller , on a nommé cette
¡,lanreCochlearia.
On ne {e Íerr quedes feuilles ,
fur-tout quand elles font recenres,
á
cauíe que le {el
vo acil done elles abondent, & dans lequel refide
leur principale vcrrn, [uli/Tipe a meíure qu'ellesfe–
chenr. Elles font apericives , refiíl:enc
4
la ponrnm–
re , & on t une verm ípecifique pom une malad1e ap–
pellée
Stomacace,
a laquelle les Allemans íonc fu–
jets. On s'en {err exterieuremenr en garganíme pour
la pourricure des gencives, & dans le bain pour la
guerifon des membr~s pcrclus.
.
. ,
COCHON.
[.
m. Anunal domelhque
a
quarre pies,
qui ere blanc ou noir, & qui a les yeux pents &
enfoncés dans la rete , le poi! rude , le vemre
grand & un peu pendanr , le grouin , & le ?e·
vanr de la rete p!at, la queue l0ngue & rccornllee ,
avec de grandes foyes fur le dos. II vit de glands,
d'orge, de fon, & aime a
Ce
vcaurrer dans la fange.
On
tiene qu'il haú l'Elephanr, la Salamandre, le
Loup , la Belette & les Scorpions.
M.
Ménage fair
venir ce mor de
Ciacco,
qui veut dire la meim:
chofe.
Cochon d'Inde.
Petit animal
a
quatre piés , qui
grogne comme un Cochon,& qui efl: ordinairemenr
blanc & roux. II a le grouin aigu, les dems forr pe–
tites, au!Ii- bien que les oreil les qu'il a rondes. ll a
le poi! forr fin. ll n'a poinc de queue, & eíl: un
peu moins grand qu'un Lapin. 11 vir d'herbes , &
voic court,
&
mange des qu'd vientan moncle. On
rrouve une eípece particuliere de Cochons dans l'A–
menque. lis ont un évenc for les rems comme un
nombril , & la chair en eíl: anffi bonne & au!Ii íaine
que celle de nos porcs fan g iers.
Il y a une forre de po1ílon qui n'excede pas la
Iongueur d'un pié,
&
qu'on peche foncomnmné–
menc aux Annll es de l'Amerique. On l'appelle
Co–
chon de
mtr ,
a caufe que lorfqn'il eíl: pris
tl
grond e
comme un Cochon. Il donne bien de l'exercice
avanr qu'on le prenne , car il a l'adrefle de ronger
toures les amorces,
&
on tire cene fois la ligne que
l'on ·trouve l'hame<¡on dépouillé .;mane de fois. Il
eíl: rres-paniculier dans
fa
forme. II {emb1e que ce
foiene rrois canons poinms appliqués les uns concre
les amres en rnamere de triangle, dom le hauc n'a–
bout~t pas tout
ª.
coup juíqnes a la gueule. Au def–
fus ,
11
y a un pem creux oú fonr les yeux. Leur pru–
·neJ:le eíl: b!eue
&
environnée d'un cercle jaune. De
deflous les yeux forr un peric bec qui fair
fa
gueule ,
dans laquelle
il
y a deux rangs de perites dems. Tour
fon corps eíl: couverr d'une pea.u gri(e , jaune , &
tome paríemée de perites étoiles dorées , ce qui le
faic parofrre dans l'eau auHi beau que la Dorade. II
n'y_a preíque rien a manger dans ce poiffo n qu'nn
pem moignon de queue , qui eíl:
a
la fin de ce trian–
gle ,
&
au/Ti dur que s'il écoit de carron.
CO~HOI:JNET,
[.
m. Balle , ou pierre que l'on
fau ferv1r de but loríqu'on joue a la boule en fe
coc
promenanr. On la jecte au haz:nd
:l.
ch:>.que tois,plm
ou mo1ns loin,& elle {ere roujours de bue en quelque
lieu qu'on !a jette.
C O C O.
[.
m. Fruir di! Cocorier. Il eíl: de la groí–
feur d'un ceuf d'Autruche ,
&
a fon brou au/Ti verd
que celui de nos noix ordinaires. ~and ce brou
eíl: Íec ,
il
fe convertir en filaífe dom les lndiens
fonr le
Cairo,
c'eíl:-a-d1re , une maniere de chan –
vre qui leur fert
a
faire leurs cardes pour lier le
bo1s de leurs Navires
&
pour les cables. Cen e écor–
ce fiíaífeu[e, qui eíl: épaifle d'un pouce' envelope
une noix qui n'eíl: pas rom a fait ronde, mais qui
tiene un peu du rriangle. Son excremiré eíl:bar bue,
&
a rrois perirs trous ronds de !a largeur d'une len–
rill e. La coque de cene noix eA: noire
&
dure:; com–
me de la corne , & l'oM en fair des raíles , des
cueillers ,
&
d'autres meubles. Au-dedans eíl: une
fubíl:ance íolide, épaif!e d'un doigr, comme celle
des amandes qui fe formem , mais d'un goí'n plus
favoureux, en force qu'il n'y a noyau ni amande an
monde qni 'conforte & nonrriffe davancage. On
rient que cette fubíl:ance fe forme d'une cerraine
liqueur, qu'on rrouve dans cecee noix avant qu'el–
le foit mure ,
&
qui
efl:
fon douce & rafrak h1Han–
te. Elle a pourtam que!que degré de cha!enrqui Lt
rend propre a provoquer les urines ,
&
a forrifier
l'eíl:omac. Cette liqueur eíl: dans
fa
perfec1ion lorí–
que le fruir n'eíl: qu 'a demi mur,
&
la fubíl:ance
blanche n'a atteint la íienne, que quand il eíl: par–
venu
a
fon emicre rnaruriré. Les Indiens pilenr la
noix, & en rirenr du lair qu'ils rnangenc,
&
qn'ils
emploien!
a
comes forces d'uíages comme nous fai–
fons le laic de Vache. Il n'y a que les pauvres gens
qm mangent le fnút .' parce ~u'ordin~iremenc on le
fon Íecher pour en nrer del hmle qm eíl: forr bon–
ne a manger, qtú a fon ufage dans la Medecine, &
que l'on brC1le auffi dans les lampes. Ce frui t éram
confervé dans le brou, fe convertir peu a peu en
une eípece de pomme que le rc-ms fait devenir jau–
ne
&
qui eíl: bonne
:l.
manger. ~ and les l ndiens
en veuienc cirer du vin , ils en ¢ la fleur, &
y
attachent un pot de rerre bien bouché & lucré ·de
terre a porier , afin d'empecher que l'air n'y entre.
lis Í<¡avenc en cambien de jours le por fe remp!ic
d'une liqueur, qu'ils nomrnent
Sura,
& qui a le
goüt & les memes qua!ités que le perit hir. En
faiíanr bouillir cette liqueur , i!s en fonr dn
Ter–
r}'
qui leur Íerr de vin. li s en fonc au!Ii de forr bon
vinaigre en l'expofanr au Soleil, & de tres-forre
eau de vie en la faifant paffer par l'alembic.
Ils
trouvent au!Ii moyen d'en faire du fuere qu'ils
appellent
I a_?.ra
;
mais comme ils en ont af!t s
de bl anc , & que celui-la eíl: brun , ils l'eíl:i–
ment peu. Les Porrugais, en y melanr des raiíim:
.au S_oleil & qne!ques autres drogues avec du fuere,
en fonr un breuvage qui a le gour & la force du vin
d'Hpagne.
COCOTIER. f. Arbre des Indes qui porte le Co–
~
co, & qui eíl: une eípece de Palmier, le !]lus beau
de tous , parce qn'il eíl: ~hargé d'un plus grand nom–
bre de feu1lles beaucoup plus bel!es que cellesde~
aurres. Son n;onc n'a pas un pié d'épaiíleur,
&
n'a
fes branches qu'a l'exrremité , oi't elles s'étendem
comme ce les du Dattier. Son fruir ne view poinr
aux branches,mais au-deffous a
u rronc méme,en des
bouquets qui ont dix ou douze
noix.Sa fleur reffem–
ble a cell e du Chataignier, & e.et arbre ne viene
que íur les bords des rivierc:s , & pres de la mer ,
dans une rerre íab lonneuíe, 011 il'croí't íi ham, qu'a
la reíerve des lndiens
911i
y
grimpent avec une agi–
licé inconcevab!e, il n'y a. perfonne qui vou!í'n en–
creprendre d'y momer. II eft exrrememenr commun