118
BOI
/ande,
a
caufe que fon bois
efl:
le plus tendre de
tous les bois qm foient dans les Iíles. Le [eco_nd
Bois épineux blanc croie fo rc hauc
&
fon dro1t ,
&
n'eíl: jamais plus gros que
le
c_orps d'un homme.
Il
efl:
mO'Íns ép.neux que le premie~,
&
a ~on écor–
ce grife, mine~
&
[eche. on b,01s
!
qui eíl: aulTi
b lanc que celm du Pm , fere a fa1re des rames
pour les chaloupes
&
pour l~s canoes. Coi,nm~ _ 1l
eíl: forc fo¡ec aux vers ,
011
s en [ere peu a banr.
Ses feuilles , qtú reliemblent
a
celles du Pecher,
fonc un peu plus larges
&
plus conrees. Des deux
Bois épmeux jaunes, l'un croí'.t de la hauteur
&
de
la groffeur d'un chene,
&
a fous chacune de [es
feuilles deux ou crois peciees épines. Son écorce eíl:
bife
&
affés rude ,
&
moins épmeu[e que les aucres.
Son bois eíl: jaune
&
prefque auffi dur que le bouis.
Il
n'y a point dans tone le pays d'arbre plns p.ropre
a
batir , quoiqu'il s'en erouve forc peu' qui ayenc le
ca:ur fain. L'auere Bois épineux ¡aune ne cro1e guere
plus hauc
&
plus gros qu'un Prnnier. Son écorce eíl:
amere comme fiel. Elle eíl: noirarre au-d ehors
&
jau–
ne au-dedans comme de l'or,
&
reine en jaune com–
me du [á.fran ou de la rhubarbe. Cet ,ubre eft plus
épineux que tous les ·autres , mais
li
[es
épines font
plus aigues , elles font aüffi p
1
us perites.
On appelle
B ois
de
rofa
daos 1a ~ uadeloupe,
ce
qui eíl: app.ellé Bois de Cypre dans la Marrinique.
C'eíl: un arbre qui cro1r forc haut
&
fort droir,
&
qui a [es feuilles longues comme celles du Cha–
qigner , mais plus fouples , velues
&
blancha–
tres. Il pone de gros bouquers de petires Aeurs
blanches,
&
enfuire de perites graines noires
&
Ji[_
fées. Son écorce eíl: blanchatre
&
prefque femblable
a
celle des jeunes chenes. Apres qu'on a mis ce bois
en a:uvre , on le prendroit pour du noyer, ram le
rapport en eíl: grand. Il eíl: forc bon a barir. lorf–
qu'on le cravaille, il exhal e une odeur forc agreable,
&
qui paffe de beaucoup celle de~ rofes. Elle
[e
di[–
úpe avec le cems, mais l?ºur la renouveller il ne fauc
que couper ou frotter bien forc le bois.
Il y a auffi un bois dans les memes Hles, que l'on
appelle
Bois vert.
II
croic en buiffon comme les épi–
nes b lanches ,
&
eíl: forc chargé de petices feuilles
verres
&
liffé"es
qfti
approchenc fo rc de ce!les du
boujs, quoiqu'un pen plus grandes. On n'en voit
guere de plus ~ros _que la cuiíie .Il a t?t1jours un pou–
ce ou_deux d aub1er blanc,
&_
fon ecorce eíl: grolfe
&
polie. Tour le ~reur de ce bo1s eíl: verc, forc brun ,
· & m~me plus nou- que v_erc, melé de quelques vei–
nes ¡aunes. Les Temcuners s'en fervent oour cein–
dre en verc naiílanc. Il fe polir commede l·ébene,&
noircic fi bien avec le rems,que les Ebeniíl:es le font
pafü:r pour
1
de vraie ébene.
Le bois
a
p~tites feutlles·,
Eíl: un ar9re qui
[e
rrou–
ve·
daos les heux hmmdes
&
dans couces les terres
gtalies de ces memes Hles. On l'appelle ainíi
a
caú[e qu'il eíl: tour chargé de perite~feuilles alies '
[emblables a celles du bouis. Touces ces feuilles ,
qui fo_n~ arcachées a de perites queues forr meones ,
tremblent des le moindre vem qu'il faic. L'écorce de
cec arbre eíl: jafpée comme celle du bois d'Inde , qui
eíl: une e[pece de laurier qui croic excefiivemenc
gros , mais de tems en cems la pecire écorce [e leve
& fe roule comme de la canelle, Tous les arbres de
cecce,e_(pece.r?nt gros' haucs' droics, pleins & ma[–
lifs,
&.
les bamnens que fon en faic fon e de forc lon-
gue du.rée.
.
11
y
a encore da~s les mcmes Iíles
des bois rouges
de .couces forces , donela plílparc égalenc en beancé
cel
111
du füelil. T ous ces bois fonc pleins , maffifs ,
p~íans,
&
coulenc
i
fond ,
&
comme il y en a pl1,1-
íieurs que l'on tiene incorrupcibles , on en pourroit
B O I
faire de cres-beaux ouvrages de Menuiferíe. ·
On trouvc un aucre arbre , qu'on appelle
Bois
de
fer,
a.
cau[e de
fa
grande dureré.
II
eíl: auffi gros_ que
le corps d'un homme,
&
croít jufqu'a une pique
& demie de hauceur. 11
a
quanciré de petires feuil–
les ,
&
porte un grand nombre de bouquets de
fl eurs [emblab!es
a
celles du Lilac , & meme plus
belles.
C es
botiq L1ers fonc en celle abondance, qu'il
G::mble que l'arbre ne fo ic ch :irgé que de fkurs.
Son ,écorce
dr
preíque [e:nblab'. e
a
celle de
l
'i.ra–ble , mais plus dure
&
un peu plus grife. Tour l'au_–
bier eíl: jaune & forc dur ju[ques vers le ca:ur,
qu'1l
a fon perit ,
&
de couleur de fer rouillé. G.!!oique
cet arbre foic tell ement dur, que le, haches de la
meilleure crempe rebroulfem delii.1s en le frappant,
il ne vaur rien a batir, a cau[e qu'il eíl: crop fojec au,,
vers.
Le bois de couleuv-re
eíl: une planee qui croíc
daos
les
lieux humides, & qui par de petires che–
velures de raciRes , s'arcache aux arores qu'elle
renconcre,
&
·s'éleve ju[qu'au hauc en [erpentant.
Son boís n'a pour l'ordinaire qu'un pouce ou deu,i::
de groffeur. I1 eíl: verr en quelques endroits, & en
d'aurres gris mé lé de noir, corrn ,
&
li
femb lable
a
une couleuvre, qu'on prend fes tron<;ons pour des
ferpens quand on les voic daos un líen obfcur. Ses
feuilles , qui fonc auJii grandes que celles de la Ser–
pentine, n'onc1aucun e découpure lorfqu'elles com–
mencenc
a
pou íler, mais il
s' y
faic de petices cicatri–
ces , comme
li
on les avoit percées avec un cou-
teau ,
6c
ces cicatrices divi(enc les bords de la feuil–
le, a mefore qu'elles s'augmencenc. On aíffire qu'el–
le eíl: fouveraine contre les morfores des ferpens ,
& qu'ils meurent par fon feLil attouchernenr.
I,.e
Pere du Teme rapporte qu~ fo r le bord de la rivie–
re du Fon S. Pierre dans la Marrinique , il en a víl
fepr ou huir , done quelques-uns éroienc comme
le bras, mores fur les riges de cene Planee.
On trouve encore dans la plt1part de ces Iíles no
arbriíleau app~llé
Bois de Co-rail ,
a cau[e qu'il por–
te une graine rouge comme du cornil. Elle croí'r par
bouquers a l'exrrémiré de fes branches , qui en re–
<;oivenc un fottgrand éclac. Ces perics grains onc une
perite marque noire a ]'un des bones , & on s'en ferc
pour faire des braffelets.
Bois N ephriric¡ue.
N om que les E[pagnols don–
nent a un arbrifl,'eau de la Nouvelle Efpagne, qui
croí'r quelq uefois auffi hauc qu'un arbre. Ils l'om
appellé ainíi a cau[e de la verm de fo1 bois qui reine
l'eau en bleu,
&
cecee ean écanc bfae rafrakhii,
nercoye les reíos
&
la veffie , & tempere l'acrimo–
nie de l'urine. Ceux du pays appell enc cer arbti ífeau·
Coatl,
& quelqu es aurres
Tlapalé; patli.
Son rronc
eíl: gros
&
fans na:uds , femblable au Poirier.
Ses
feuilles fonc a peu pres comme cell es des chiches ,
mais non pas
li
grandes. Ses fleurs fonc perites, lon–
gues, j_aun es,
&
di(po[ées en forme d'épis. La plante
eíl: frotde
&
hum1de,encore qu'elle approche un peu
d'un moyen cemperamenr.
B oü
,
eíl: aulu un cerme colleél:if done on
[e
{ere
pour iignifier un lieu planté d'arbres non fru iriers.
II
y
en a de pluíieurs forces.
Le bois
de
haurefu/Jaye
eíl: celui qui eíl: parvenu
a
fa
plus grande hauceur.
II eíl: reputé immeu~le ,
&
les Ufufruiriers ne peu–
venc l'abbarre.
L e bois
de
haut -revena ,
eíl: celui qui
eíl: de demi-fuíl:aye , c'eíl:-a-dire , qui a quaranre
ou foixant~ ans. On appel!e
Boi~ fu-r
le
retou-r ,
Un
B:>!s
rrop v1eux qui commence a fe corrompre , &
qm a plus de deux cens ansa l'égard des chenes.
L e
bois taillis ,
eíl:
le
bois qui eíl: au-delious de qua–
rance ans,& qu'on mee en coupes ordinaires. ~and
il va au-del.l , c'e!t une fofl;aye fur raillis. On ~p-