70~ · t'HÉORIE DE LA RELIGION ET Dl!S
M<1EURS
:
chofe? Par ou démontrez-vous que votre Efprit n'eíl: pas
comme
1u1
Miroir. trompeur,
qui repréfente les chofes autre-
ment
qu'elles ne font
f
.
IIº. 11
eíl
évident qu'on
ne
peut donner ,aucune preuve
clém<;>
n.íl:rative ,
qui
faífe voi·r direB:ement: que les chofes
font en elles-mémes
,
comme l'Efprit le con~oit. Le premier
Principe de tomes les S.ciences, favoir,
qu'on doit affirmer
des
éhojes,
ce
que l'efprit voiuffentiellemmt renfermé
dans
L'idée
des
chafes,
ne peut étre prouvé qu:indireB:ement : en mon–
trant qu'abattre ce priricipe, c'eü abattre abfurdement toutes
les
Sciences, c'efi avouer qu'on ne
peut
fair·e aucun · r:i.ifon–
nement : conféquences qui ne paroi~roiem pas trop indigeíl:e.s
a ·un aveugle Pyrrhonien, intereífé
a
les adopter. Et co.mme
toutes les Vérirés mathématiques portent fur . ce Príncipe:
tomes les _vérités mathématiques deviendroient fufpeéles
&
clouteufes, pour un Incrédule que fes Paffions inclineroient·
a
en fufpect:er la'v¼rité . (
307
&
308 ).
On
voit par-la que les
Véri te'.s
les
plus evidentes
ne font pas.
a
l'abri des traver~ d'nn efprit mi{erablement vétilleur
&
chicaneur. Done les nu2ges
&
les _domes que
l'Incrtdulité
élevc contre la Religion , ne font point un titre légirim~
pour fufpeB:er les verités de la Religion. _, .
LE .
DÉPÓ
r
DE LA
RivÉLA
TION.
-
858.
ÜBSE~RVATION.
Le
Dépót
de
la Révélation;
embra1Te
&
l'
fü:rirure
&-
la. Tradition.
rL'
Ecriture
e.íl:la colleB:ion de
tous
les.Livr.esin{pirés, ou de tous les Livres divins : ~·eft
le Livre de l'-ancien
&
du ,nouveau Teíl:amenr, avoué
&
reconnu par l'Eglife. La
Trmli.tion
eíl une colle&ion de Vé~
rirés révélées qui , enfeignées par des. hommes i.nfpirés d'en–
haut
~
fe confervent dan s la tnémoire des hommes, dans les
príncipes de éroyance
8i.
de condu ite géné1·iilement re~ns;
dans l'~n(eignement permanent
&
journa•lier des Minifl:res
&
des Chefs de la Rel.ígion" fans etre écrites dans les Livres
di~ins.
F'.
Avant MoiJe, qui fut l'auteur
des premiers Livrei
divins , les
Vérités révélées
n'éroient confervées
&
tranfmifes
aux générations foivantes, que par la voie de la
Tiadition.
Des Cérémonies faintes, des Fetes folemnelles, des Monu
4
ritens durables , étoient defünés
a
en r~ppeller
&
a
e·n
éter..
nifer
le
fouvenir:
1
education
do1peíliq1:1e
&
l'eJ;Ifeignement
paternel faifoien.r tout .·e refie. -Les Enfans apprenoient fidel–
lement de leurs Peres , ces V érités révélées;
&
les tranf–
mettoie,nr enfoíte eqx-mernes religieufement
a
leurs enfans.
IIº. Depuis
J
efus-Chrifl, oucre 1'Ecriture, il
y
a eu aufil
un~
Tradirion :
c'eft-a-dir~
un
corps de
Vérités
révéUe.s
,
qui