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OU LA Mo.RALE••

la

Religfon;

D éiuge, dont

1'exiítence

-efl:

tout auffi

démontrée

,que

puiífe

l'etre aucun Fait

hifrorique.

La

Religion chrérienne nous enfeigne formellement

que

tous les Hommes viennent d'Adam

&

de Noé: mais elle

ne

nous enfeigne pas formelle1nent que tous les Animaux .qui

exifient aujourd'hui for

la

Terre,

viennent de ceux qui

é roient dans l'Arche.

852. ÜBJECTION

V. Cette Religion révélée nous enfeigne

l'exifience d'un

Péché d'oriiine

:

or

eíl:-il ri~n de plus inj ufie

&

'1e plus tyrannique , que de punir le genre humain pour

l'i:1fic.lél ité

d' u n Pere, a-laquelle

fa

poíl:érité

n'~

participé en

rien? Done

il

faut néceífairement, ou que Dieu foit injuíle;

ou

que la Religion qui enfeigne l'exifience d'un péché d'o–

rigi ne, foit fauJre.

RÉPONSE.

Dieu,

qui

crfa le premier Homme avec

des

p erfeél:i ons

&

des privileges

que

nous n'avons plus ,

ne

de–

voit

a

l'Homme, par aucun tirre, ce~ privileg es

&

ces per fec–

tions,

que n'exige

point abfolument

fa

nature ;

&

que

Dieu

lui accorda par un pur effer de

fa

bienveillan ce , comme un

oon

de

furéroga.tion. Done Dieu, eífenti ellement libre par

fa

nature , a pu faire p.épendre de tell e condition qu'il Iui

plairoit de

determiner,

la permanence de ces perfeél:iot,s

&

de ces privileges gratuits dans l'efpece humaine, Done

Dieu,

en

privant

le

gélpre

humain de cet état de perfeétion

~

&

de félicité originelles 'en punition ele la défobéiífance

au

premier Homme, n-'a fait aucune injuíl:ice au genre humain.

Un Pere noble, dans quelque Etat que ce foit, vient-il

a

trahir

la

patrre '

ou

a

commettre

quelque

autre

grand cri–

me? On le punit,

&

on dégra<le

fa

poíl:érité. Fait -on quel–

que injufiice

a

cette pofiériré

degradée

?

Non: elle n'av oit

par

fa

nature aucun droit

aux

privileges

qui la

difiingu ent

de

la

Roture: elle rentre par cette d ' gradation dans la clalle

commune des Citoyens, dont la vertu permanente du pere

l'auroit féparée. Dans cette dégradation, elle

:i

a

fe

plaindre

d' un

malheur; mais elle n'a

a

fe plaindre d'aucune injufü•

ce

,

d'aucnne

ryrannie.

Tel ou

femblable efi

le

Peché

d'origint.

11

nous

a fait perdre

'de

grands avantages,

auxquels

nous n'avions point droit:

il

no us

a

plongé

dans bien des maux , dont la plus grande

p arc ie découle de notre nature ,-

&

<lont nous aurions

été

e xempts. Mai-s par un nouveau bie nfait de Dieu

,

l'admira–

hle

écvnomie de

la R édemprion,

np us

a mis en état,

&

de

recou~rer avec avantage les biens que ce péché d'origine

nous avoit fai t perdre;

&

de

nous

ren <l re utiles

&

falutaire5

les maux qu'il nous a procur(·s. (

232 ).