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THÉORIE DE

L'A;.,_u:

Hu'MAINE

~-

taot

?

des moclifioations iñcompatibles,

des qua iirés

contra..:.

<lí B-oire~. Par

exemple,

parmi ces dífférentes panies d'une

m eirie

Ame

humaine,

i1

pourroit

fe

faire que

l'une

pemat

d\rne fa~on ;

&

que

l'autre pensar

d'une

fa~on tome

con...

traire:

que

l_'une voulut

que

le corps

füt

en repos ;

&

l'autt'e,

que l e

corps

füt

en

mouvemenr:

ce qui mettroít daos une

::méme ame índi vidueHe , la meme opp?fit.ion

<le

j

ugemens

&

de

volo ncés ,

qui -fo renéontre dans les

différens

membres

d' une famille

ou

d'une fociété.

Or,

tour

cela eíl:

-évidemtnent

c 0ntrair~

a

l'e ~?érienc€

&

a

l'obferVation -:

done

il

eíl: fanx:

que l'

Ame

h i,u1-1aine

foic

compofée de

parries réellemént

dif.-

ting'nées

entre

elles.

.

·-

D 'ailleurs ,

fi

l'

Ame

humaine

étoit

compofée

de

parties

cl'ifl:inaes,

meme

fpiritrndles

:

OU

_p}acerion~-IlO_tlS

danS elle ,

J'unité intelligente , l' nnité fenfitive, le

Moi

individitel,

qui

ne

f~

panage

pas,

qui eíl: néceífairement

indrviíible

&

un?

;Done,

encore

une fois , l'Ame liúmairte rt'eíl:

point

compo

4

fee

~e

parties

difiinéles ,

meme

fpirituelles.

Done

l'Ame

hu-

1,miine efi une fubítance

fírn ple dans

fa

nature.

IIIº. Le fentiment

jntime apprend

a

cha.que Individu de

l'

efpece humaine,

qu'ii lui

arrii·e

a:ffez.

fi équemment

d'a11oir

a

la

fois

,

ou plufieurs

fenfaúons agréables ,

ou -píufieurs fenfation.s

défogréahles , ou un. mélan-ge de

¡ enf ations agréabl~s

&

de fenfa-'

tions défa¡:réables.

Si

on

luí

demande Jaquelle

de ces fenfa–

t ions loi fair, oú

le

plus de plaiíir , ou le

plus de peine

t

il

répond , d'a pres

le

fentiment

intime,

que

c'eíl:

0u

.cel.le

-ci,.

on

celle-la.

Sur quoi je

raifonne

-ainfi :

·

Quand

j'éprouv e

en

méme

tems dans mon

Ame ,

&

uI1e

d oideur relative

a'

mon pied ,

&

une

.,mre

doulcu.r relative

a

·mon

bras:

je compare

entre

ell és ces deux

douleurs;

&

je

juge,

d'ap res le

fentiment

intime , que 1-'une efl: plus grande

que

l'au rre.,

Or, fi

mon

ame

t toit

compoíee

de

parties

réellement

cli.fünétes,

&

que

ces deux douleurs differentes i fuffom

re–

~u es, l'une

dans une

partie A,

&

'l'at1tre

dans

une autre par-'

rie

B

'de re on ame : la parüe A .ne fauroir poim ce qui fe

paíf.e dans

la

panie

B;

&

récirrocffüm1ent,

celle -ci ne fauroit

point

6e qui fe paffe dans celle-Hr. Chacune de ces parci <;:s

de ,

la

meme

ªfl!e, auroit

fa

.douleur

a

pan : fans pouvoir

c:omp~rer la douleu r qu'~lle

éprouve,

a vec la douleur

qu'é–

prouv e un e autre

parrie

&

qu·elle

n'éprol!V-€

pas.

Done

ces deux douleu rs ~, pour

erre

comparees entre

eHes , pour étre jugées l'une p! us g rande que l'autre , doi~

-t,·e-n-t ·

ñeceífairemenr

etre rec; ues dans un

mern'e

&

u nique

Sujet

qui ,

en

les

e p rouvant

a

la fois <la n_s fon

indiv.iji'ble

fob f·

r_a.n{e

,

p ui!fe voir

&

femir q uelle e íl: celle qui

y

fa i_t

Ia

pl-us.

fo-1'te impreffie.n.

On

p:e-u~ d-ire ia

méme

c·~10fe

d€N!eux

ídées ,