THÉoRfl! nt
t.'AME
HlJMAINE :
~
Ou L->ien, deman.dez-Iu1 s'il· e:íl licite
&
permis d'etre in–
fidele
a
fes promeífes
&
a
fes engage111ens; de trahir fon
hienfaireur
&
fon ami ; d'envahir· le fruit du travail de fon
voifin; de faire du
mal
a
eelui qui
ne
nous
en fait
point;
de
refufer fon
fecours
&
fon
aífül:ance
a
ceux
qui nous
0nt
donne
b
vie,
&
qui gémiírent
dans le befoin. Vindignation
' de
fes regards
vous donne·ra:, avec
une
éloquence bien na-:
t:nrelle
&
bien énergique"
fa
réponfe
&
fa
<lécifion.
IVº. U
eft
done
viíible
qu'il
y
a dans l'homme
le plus
groffier,
le plus
bo-rné, le
plus abrmi,
m1e
Subflance
/piri–
tu:elle
,
qui préfide
a
fes · mouvemens; qui
faifit
les rapporti
des
moyens
avec leurs
fins;
qui évalue plus
ou
moins nec–
·tement 1a foinme
des
forces
&
des réíiíl:ances: qui, du pré–
fenf
¡
porte fes regards fcrutateurs dans le
paífé
&
dans l'a–
,,enir; qui
profite
de fes découverres ,
&
perfeB;ionne fes
C·OJ?no_iífance~ ;
qui
cor:i<_roit
d'~~tres objets, que les objets
matériels
&
fenfibli:!s; qui
a
des
notions
plus ou
moins
dé–
veloppées
·d'üne loi naturelle, d'un droit naturel , de diffé–
remes efpeces de devoir, du
juíl:e
&
de l'injuHe , du vice
&
de la vercu: qui, toujours plus ou moins
capable
d'étre régie
par
df?s
príncipes de connoiífance
&
de mreurs,
veille_
ou
préíide avec pfos ou moins de lum,iere
&
de fageffe,
a
la
confervation
du
corps ma-tériel
qu'elle anime.
Qu'il
faut
etre
aveugle
pour n'appercevoir
en
tout cela, que du mou-:
.ve~~nt
&
de la ~natiere
!
C.
Q.
F.
D.
p
R
o
p
o
s
I T
I
o
N
I
v.
715.
La Suhflancefpir
iwelle quí anime l'homme, ejl une fubf–
tance jimple dans fa na
tu.re:
ou
une fubflance qui_
n'efl
point
f0!!1-pofée
de
c!zofas
réellement
diflinguées
l'une de l'autre.
.
DÉMONSTRATION.
Pour développer
&
pour établir com–
plettement cette quarrien'le propofoion: nous
alloi,1s faire
voir que
le
Prin,cipe fenfible
&
penfant qui apime l'efpece
humai-ne,
n'efi: cornpofé
,
ni de
natures rúllement diftinéles
~
ni de
parties
réellement diftirzEles;
&
que
par
conféquent l'Ame
humaine, qui eíl: ce príncipe fenfible
&
penfant,
eíl:
un fojet
o4
n'entre aucune compofi.tion fubftantielle, un
fojet
d'uno
namre en tout p~1rfaitement
íimple.
lº.. Le, Senriment intime m'apprend
que,
dans moi c'efl
l~
méme Su.jet individue!, qui fent
&.
qui penfe ; 'qui forme les
fpé–
culations
&
qui
éprou.11e
le
plaifir ou
la
douleur; qui
fe
rappel{e
le paffe
&
qui
prévoit
l'avenir; qui
délihere
&
qui prendfes
déter-.
minations.
Done le Príncipe feníible
&
ifenfapt
qui f!l'anirne,
ne
con!iíle
p~i
daJ.;lj
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multiplici(i
de
fubjl_4nce.{
011,
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