'>i7.
dans fa nacure
&
d.msfa fubjlan ce :
ou que dans moi, c'efl:
un meme etre individue! , qui voit
&
qu-i entend, qui jouit
<lu
pla1fir
&
qni éprouve la dowl~ur, qui délibere
&
qui fe
clétermine, <,Iui compare denx idées avec une rroifieme ,
& .
qui en infere-l'idemité ou la non -identité;
&
ainfi du reíl:e:
ce qui ne pem aucunement convenir a la ma riere organifée
quelconque qui coníl:itue mon corps. Car, il
n'y
a, dans
cette matiere organi[ée, aucune panie qui ne foit compofée
d'autres partü:s indéfi nime nt plus petitfs;
&
qui ne foit par
conféquent multiple dan~
fa
11,amre
&
dal)s
fa
fubfiance.·
(Ph_yf.
48
& 60).
Aiuíi le Principe fenfibb& penfant qui m'anime, efi né-.
ceífairement un
P
rincipe fimple
~.r
unique,
dans lequel e:x:ifie
le
Moi individue!.
Or aucune matiere de mon corps, ne peut
étre
ua
príncipe fimple
&
unique,
ou
exiíl:e le Moi indivi–
duel. Done aucune na~tie~e
?e
mon corps n'efi le príncipe
fenfible
&
pen-fant qm m amme.
IV. Le
tém0ignage du fentiment intime
&
le
témoign~gt:
de l'expérience, m'apprennem de concert; que
le Princip~
fenfzbte
&
penfant
qui m'
anime, pe·ut s'accorder avec
liJ Príncipe
fenfzble
&
perzfant qui anime un de mes femblabl~s
,
a
attacher
aux (ons de la parole ou. aux 'Caraéleres de l'écriture, une fignifi–
cation arbitraire, qu'ils ·n'ont point par eux-memes
&
par leur
r;ature:
ce qui ne peut aucunement convenir
a
la maticre
organifée quelconque, qui
confüme
mes. fibres , mes
h\.1.-.
meurs, mes efprits vitaux_.
Vº. Si
le
Príncipe fenúb le
&
penfant qui m·anime,
étoit
ou toute
la
fubíl:ance ou quelq\le portion de la fubíl:ance
qui coníl:itue mon corps , par exemple , celle qui foi:me les
fibres de mon ccrveau: il faudroit dire que
l a penfú ,
la dé–
libération,
la
détermination, ne
font
que des
ejfets puremmt mé–
chaniques des fubflances qui [ont
en
mouvemmt:
ce qui eíl: vif1-.
h!ement faux
&
abfurde.
Car il eíl: certain que
les
Ejfets
michaniques
font
toujours
néceífairement proportionnels
a
leurs Caufes;
&
que
trei–
fouvent les pen fees, les délibérations, les déterminations du
Principe fcníible
&
penfanr,
ne
font
aucunement propor–
tionnées
.iux
mouvemens qui
ont
lieu clans
le
corps
humain.
Par exemple, que
je
dife rout
basa
qu,elqq·un
a
l'oreille :
il
y
a dei A rche rs qui vous guettent au coin de la ,rue pour
vous prendre. A uffi
toe
rnon homme fe met
a
fu ir
a
tomes
jambes : non en
veuu
de l'impulfion
méchanique
qui lui eíl:
communiquée
par mes paroles , mais
en
vertu d'une
idée de
d,1
ger
&
d'une
volonté
de fuir,
qui-
s'interpofe ici entre le
foib!e mou vemem de ma \.angue
&
de mes levres,
&
le mou~
:vemem
violent
de fes
j-a~~s
~
qc
tout,
ÍQµ
<;O rps.
..
.
. ºº