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Tatoán:

DE L'AME

ltUMAINE

~

d'efpéranc~, de joie ou de

triíl-c~e ,

d'_efiime ,ou de mépris

'i.

&

ainfi du reíle , font des mQd1ficat10ns d une Subfianc~

i.ntelligente

&

fenfibl~ :

&

que ces

modi.ftcations_ de fentiment,

ne

peuvellt

pas plus exiíl:er

dans

la Mati~re ,. quelqu'orga~

nifation

qu'on

lui attribue, quelque

n__10d1ficauon

de

figure

&

de rhouvement qu'on lui fuppofe; que

n'y

peuvent exifter

les

morf,iftcations

de

penfée;

·

c'eft -

a-dire,

ces

~i~érentes_,

mo·di~

ficatio.ns

de l'ame , qui conG,ftent. dans des idees , dans des

jugemens , dans des raifonnemens.

·

lº.

Pou·r établir lrréfragablement la vérité de

cette

feconde

propofition,

&

pour en donner ttf?e démoníl:ration rigon–

reu(e

&

compleite : il

n'y

a qu'~ appliquer ici aux

~nti-–

mens de l'Amt,

les memes fpéculations

&

les memes raifon–

nemens philofophiques , que nous venoñs de faire for les

Penfées de l'Ame.

(710). ·

'

,

. Les

trois

memes démoníl:rations par

0u

nous

avons

fait

voir qrúl eft impoffible que

la

matiere

ait

des penfées , fe•

rot'l.t voir, avec la meme cerritude & avec la meme évi–

dence, qu'il efi impoffible que la matiere ait des {en time ns,

·ni en vercu de

fa

nature, ni en vertu de fes~configurations,

ni en vertu de fon mouvement.

Defcarj;es, dans fon

Roman des Br,utes-machines,

a grand

fo,n d'avertir qu'il n·y a point de fentiment réel d4nS le~

- brutes ;-ou que

les brmes

paroiffent

avoir

du

fentimem,

·fans en avoir en réalité : parce

qu'il

voyoir

e-videmmeat

gue

' le Sentiment n~ peut

en

aucune maniere réíide,r

dans

lama•

tiere, ou

erre

une modification ' de la mati~r~.

IIº.

Le

Maté6alifme, en rap·poftant toute§ ~es opérations

de l'homme·

a'

des mouvemens m--échaniques,, en

faifant

de

l'homme une pure machine ,. efi forcé du

moins

-d'admettre

&

de reconnoitre dans l'homme., un Etre feníitif.

Mais

ou

fera dans-J'homme

l'

Etre fanfitif:

fi

l'hoinme-n'eíl

, autre

c.hQ

(e qu'un aggregar . Gl'élé-tnens aqueux, terreux ,

ignés ,

aériens

r.

A q,uelle efpece ou

a

quel

individu ,

parmi

ces divers élémens

qui

formenr_ l'homme ,

app~rtiendr~

l'honneur d'etre cet Erre fenfitif

?

Sera-- ce ,aux élémens

aqueux ,

oí1

aux

élémens

ignés ;

aux

élémen5 terreux , ou

. aux

elémens

a~riens

?

Sera-ce

a

l'élém,ent A ,

Oll

a

l'elé-; '

ment

.B;

a

un

choix

cle

q.uelques élémens

privilégf

és,

'ou

a

1a

colleaion

de,

tous les élérnens indifiinétem ent

?

C~s,

élémens

qui ,

forment l'

fi,tre

_¡;nfi;if

d¡ñs

l'homm_e;

font-1ls fenfir ífa en

eux memes '

&

pa.r eux-memes ;·

ou .s\l~

ne

deviennent fenfitifs

que dans l'homme? Et s'ils

.font

fenfitifs dans

rbomme

vivant :

y.

auroit-il une bien -~rande

~bfurdité

a

les foppofer encore feníltifs clan~

l'hom_me mor~