TH:ÉORrn ·
nE
DrEu
~
·
roi,t trouver d'ine;e¿mpatible
&
d'i11consiliable dans les div·irs
Príncipes -que nous venons rl'énoncer : prcmons pour exemw
ple,géinéral la
Converjipn de Saint-Pierre,
que Dieu veut effi--:
\.q¡cement fauver
&
prédcfiiner.
-
1°.
Dieu voit par la
Scie_nce fle Jimple intelligence,
que
fa
converfion de Sai-nt Pierre
~ft
poffible : parce que Dieu voit
qu'il eíl: impoffiblc que dans le tréfor infini de fes graces ~'
qnoique toutes en particulier réfifübles en elles-memes
&
par leur nature, il
n'y
ait pas, ou q-uelque grace particuliúe, ·.
ou quelque foite de graces particul.ieres ,
a
laquelle céde
libremem: la volonté de_Saint
PieHe,
qui n'a qu'un pou-–
voir
bor,né
&
fini cle réfifier.
II
0 •
Dieu Yoit par la
Sciwce
des
foturs conditionnels,
qtle
.Saint Pierre
fe
convertiroit., s'il lui donnoit telle gra-ce ;
& ·
que
Saint
Pierre ne
fe c-0nverriro~t pas, s'il lui don0oit telle ·
· a11tre grace :
parce
que Saint Pierre fe détermineroit librement
~
réfifier
a
l'une
&
a
céder
a
l'autre.
·
lll'?.
Dieu
pouv.ant donner
a
Saint Pierre l'une ou
.l'autre grace indifféremment, [e détermine,
par
llTl-
am'?ur
frécial pour
Sain¡ Pierre,
a
lui do~_ner. la" grace
~
laq~elle
~l
fe
rendra; plutot que la grace qu
íl
lm eut donnee, s'il avo1t
voulu le réprouver.
,
,
·
IVº.
Dieu voit par-la
s,·
nce de 'fl.i.fion,
la Converfion ,
future de Saint Pierre , fous
grace
&
par le moyen de la
grace qu'il
a
décerné librement
&
gratuitement de lui don–
ner ;
&
il voit cette converfion furure , dans fon Eífence
eírentielleinent repréfenrarive de tome Vérité objeél:ive.
Tel
efl: :en peu de mots le fy{léme de Molina. ( 686 ).
·_
701. lliEMARQUE
I'.
Je n'examine pas
fi
Mo1ina a
faiíi
la
'\Traie marche du Créate1.1r: je n'en fais rien. Mais je vois
&. je'
fens qu;e
fi
Molina
fe
trompe,
il fe
trompe du
1
moins en grand
homme;
&
que s'il n'a pas faifi la veriré, il a du moins
dé–
momré qu'il
n'y-
a point de répugnance
& .
de
1
co'nrradiaion.
·dans ~es opération.s du Créateur :
pllifqu'i-1
efi évidenc que
la
vérité ouJa marche ciu Créareur, doit erre qt1elque
cliofs
, de míeux encore
que
le fyíl:éme,
qui
ne prefenre rien que
de fage
&
de raifonnable.
·
' E,n vain la. rivalité aboya
&
cabala contre -ce·tte ingéhieufe
'bypothefe,: ep vain une plate
& .
fabuleufe hiíl:oire
fut
com-–
pofée pour la defigurer
&
la calomnier : en vain la fana-·
tique fo_percherie ofa fabriquer une Bulle fuppofée, pour
la
foudroyer &.:J'anathématifer. Touc cel~ ne fervit
qu'a
dé–
rnontrer au monde philofophe , que le génie
f
urvit am,
cabales ;
&
que l'amour de la vérité l,le p.réíide pas ,toujouri ·
~px
bruyal}te~ dif
putes
de
l~~qle.
.
e
••
i
,