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THÉORIE

DE

Drnu

t

abfordes qu'ignorans ,

dont

fait ·mention Plutarque dans

fo~

trait

é

d'Iíis

&

d'Ofiris. De

la

cette idee

paífa

chez Manes,

q.ui

l'aífaifonna

&

qui l'enrichit de toutes les impertin~rites_

reV

eries de c;ette claífe de viíionnaires

&

d'illumirrés, que

1~

on

no1~ma

les Gnofliques

,'

dans les premiers tems

aH

Chrif–

t1anifme. Le Roi de Perfe

fi.t

écorcher tout

vzf

le moderne

Vifionnaire: n ·auroit peut-etr.e mieux fait de

fe

bornér

a,

l'e_nfermer dans quelqu'une des Petites •

Maifons

de

fon

Royaume.

. 637.

COROLLAIRE

V.

Le

Polythéifr:ze

&

le

Manichéif,ne

font des fyflémes évidemmcnt

faux

&

abfurd:es.

l

DÉM(?NS,TRATION.

1°. · S'il

y

avoit plníieurs Dieux,

plu-

.

fieurs Príncipes

étunel.s;

il

eft

évident que la

nature

de . l'un .

ne

feroit pas la narnre de l'autre: fans quoi, ce n~ feroient

pas plufieurs Dieux,

mais

un .feul

&

mem~ Dieu.

il

eft

évident qu'aucun de ces Dieux ·, ne feroit

l'Ecre infini en

intelligence'

~n

puiífance '

en

perfeétion; puifqu.'étapt

dif–

'tingués, l'intelligence, la puiífance, la perfeétiot1 de t'un_,.

n.e feroit point l'intelligence, la puifiance ,_

la perfeétion . de

l'autre.

Il

eíl: évident

qu'auprn

ele ces Dienx , ne feroit

Dieu : puifqu'aucun ne

feroit

l'Erre· infini, l'Etre

indépen~

dant, l'Etre

fuprem~.

l

.

IIº. En donnant la

.plus

fimpl~ attention au fpe8acle · de:

ce Monde viíible, il frra facile

a

tour hom;me raifonnabl~ ,,,

s'it veur éc9uter le lan.g.::ige de fon ~(prit

&

de

fon

cceur,

cl'y

voir

&

d'y

fentir

rexiíl:ence d'un Dieu

&.

d\rn

Die11

uqique._

{;ar de cette idée , qu'il eíl:

fi

naturel

a

l'l10mme de.·

fe former , 'favoir ,

que

l'univers

ex.iíl:e & ne peut exifrer

p'ar lui-meme ; que l'univers e.11 un

Tout

un.ique,

ordonné

&

étabii de

maniere

q.ue

toutes. fes parties

con_coufem

a

une

meme fin' qui eíl: le cours permanent

&

unifonrte

de

ce–

tour: n'eíl:-iL

pas

tres-naturel

que tóut

homme

attenti.f

s-'é-.'

leve

a

la conno-iffan,ce d'une .

C-auft premiere

,

d'une

Caufa·

zmique;

qui n'~íl: '?': ne peu-t etre ~túm

fo1.:Il

Dieu?

- 638.

ÜBJECTION

I.

Dieu

eíl

ta.11tot

notre· ami• &

tantot

notre ennenü: Dieu, de

!uge

devient

Pere,

&

de

Pere

de-

·

vient .Juge: done

il

y

a

des changemens dan.s Dieu, donc-

Dien

n'eft

pas

ufrétre

infüliment

fimple.

· ,

.

RÉPONSE.

L'homme

~-fl:

ami,

'par un fentiment de

ten-.

dreífe, accide.fltel

a

fa

nature, qui l'incline

a

faire du bien:

l'homme

efi

ennemi par un fentimem d'averfion, accíden-–

tel

a

fa

nature, qui

Vinclirre

a

faire clu mal. Diet au

con–

fraire n'eíl: ami orí ennemi que par l'infinie & eífcntielle rec~

ti_tude de fa'volonté ,

qu1

exi,ge

-que tout

fo.ic

dans l'o¡·dre.