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SA NA

TURE.

Simplicite:

peut

avoi/ de perfeél:ion; pa;:ce que

~e

tout~ ét~rnité, _

Dieu

a eífenriellement touc ce qu 11 e!l: mteux d avo1r que de

ne

pas avoir, foic en genre de connoi_íf~-nce, f?it en,ge?re de

puiffance , foit en -genre de qualites relat1ves

a

1

ordre

moral, foit en tout autre genre quekonque. Tout. ce

_que

Dieu eíl aujourd'hui, il le fut hier, il le fera den;Jain,,

1\

te

fut avant tons,les úecles intelligiblef,

il

le Cera apres tous

les fiecles intelligibles : fans aucuu accroiífement réel ,

&

fans aucune réelle diminmion de perfeél:ion intrinfeque.

LE

P0LYTHbsME ET

LE

MA_NICHÉISME.

63 5.

EXPLICATION

Í.

Le

Polyth~ifme,

- ou le culte

de pln;

fieurs Divinités differentes ,

efi une de ces extraya~ances

de l'efprit humain, dont il n'eft pas faci_le de bien affigner_:

la

vraie caufe

&

de ' bien

fixq

la premiere exiftence.

Iº. 11

paroit d'abord que le· Polythéifme

efr né

de

la

Religion naturelle maJ entendue.

1

On , fentoit confufément

l'exiíl:ence d'un Dieu dans la Nature vifible ,

d'un Dieu

qu'íl

falloir craindre

&

adorer ;

&

d'apre~ ce feritiment con–

fus , on pla<;a

&

on adora ce Dieu , dant les différens erres

ou

l'

on

,crut

.en appercevoir les atrribms.

IIQ.

n

paroít enfuite que

le

Polythéifme

ne

commen~a

·a

exiíl:er

&

a

fe répandre daos le monde, qu'aífez long.:

tems apres le Déluge. Dans les premiers fiecl~s dn monde ,

-ce petit nombre de Familles qui formoit alors tour le genre

humain,

ne

reconnoiffoit

&

n'adoroit qu'un feul Etre

fu.._

prem@ , incréé

&

c_réateur , qu'un feul Dieu.

636.

EXPLICATION

II. Le

Manichéifme,

ou

l'abforde

fyfieme qui admet deux Dieux dans la Natu-re, dut

ÍOQ

erigíne au rroifieme fiecle du Chrifüanifme.

_

L'Auteur de cette fotcife ou de cett.e exrravagance,

fut

un

cenain Efclave Perfan, nommé d'abord Curbicus,

&

fornom–

enfuite Manes:

qui

pour rendre raifon de l'origine de nos

b1ens

~

de nos maux, de nos vertus

&

de nos vices , imagin3:

&

adma

dans la Natµre vifible,

dert."I: Principes éternels

,

~n

tout diílingués

&

en tour différens l'un de l'autre, toujours

irréconciliablement en oppofüion

&

en guerre entre eux ;

l'un auteur du bien phyfique

&

du bjen

moral, l'autre

c1u–

reur du mal moral

&

du mal phyfique. De la, felon Manes,

}'origine des profpérité.s

&

des calamités , des venus

&

des

<;ri1:1es

,

tant dans les particuliers , que dans lés ' co ps de

~at~on: relon_ que l'un ou l'autre des deux Príncipes

éternels~..

~ro1t predommant,

&

l'emportoit for fon rival.

L'iclée

<le

deux Principes eterntls

~

oppo{és,

avoit pris naif...

fan ~e

dans la.

tere

de quelques an cicns Philofophes

auíli