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.T:HÉoRU

GÉN-ÉRAt! DES

tTRli'.S;

-

,

il eíl:

facile

el~

le

fentir, ~ntrai,n.e toujours

néceíTairement

l'

.hffentiment intérieur,

dans

t0ú t

-efprit qui la con~oit

&

qui

la

íaifit.

·Mais elle

n'entraine

pas n~ceífairement <le

m.en¡

ie , l'AíTet1•

tin1ent extérieur : puifqu'il

n'y

a rien de

li

bien établi

&

d~

fi

bien

démontré,

qui ne puiíTe

erre

nié eff.rontément , par,

un

efprit opini

átre

, qui

s'eíl: engagé

a

concefrer

les

c:hofes

memes dont il

e.íl:

im~rieuremeñt

convaincu

&

perfuadé.

23. REMARQUE .

.On a

dit

plus d'urte fois., que

la

Gé0-

métrie efl la feule /cienc~

qúi

foit

fondee

fur

de

vraies 'démonflra•

tions:

mais on

s'eíl:

viíiblement

trompé en

cela.

· Lá

Dialeéiique

efi fondée

fur des démonfirations tout

auffi folides ,

tout

aHffi

lumineufes ,

tour

auffi

convaincan--

tes

,

que celles d'Euclide.

.

La

Théorie

de Dieu

,

dans ce qui concerne l'exifie·nce de

c:et Etre adorable , efi de

meme

érablie

&

fondée

fm de~

' démonfirations dont

quelques-~més

font

tour auífi

rigoueufes

&

1

tout,

a~ffi perfuafives, qu'aucune de celles qu'emploie,la

Geometne.

' On .peut dire ·la meme

chofe

de

la

Phyfique , de la

M0rale,

&

de plufieurs a

utres

Sciences; qui tomes portent

fur

des

démonílrations ,

da.os

leur

partie lumineufe

&

fcien•

i;ifique.

/

'

La feule

différence

gu~il

y

ait en

ce

genre

entre la Géo–

métrie

&

les ,nures Sciences, c'eíl: qu~

tout efl démonflration

~

lumiere

,

dans les objets de la Géométrie

;

&

que

tout ne

l,,fl

pas de

TJleme,

dans les objets de.s autres Sciences,

ou

l'in:–

certitude

&

l'ohfcurité parcagent toujours l'en1p¡re de la

certitucle

&

de l'évidence. '

·

11

n'y

a d_ans

l_a

G~ométrie,

que ce. que

l'efprit

y

met .;

&.,

par

conféquem, que ce ·que l'efprit connoit tres-bien~

jl

n'eft done

pas 'furprenant

qu'il

n'y

ait

rien

d'obfcur

Be.

d'ince-rtain

pour

lui,

dans l'objet

purement ideal

de cette

{cience.

~

.

11

n'en eíl:

pas

de

memc

de la Diaieét.ique ,

de

la

Moral-e,

'

ele la Théo rie de Dieu, de la Phyíique. L'objet de

ces

Sciences, fixe

&

déterminé en lui-meme, ne dépend point

<le

fa

maiiiere

clont

il nous

plait

de l'envifager:

il

a

fa

nan

1re

propre, ,' qu'il faut c;:hercher

a

connoitre telle. qu'elle e.íl: en.

elle -- mtme·;

&

cette

nau,.re

a

connoítre,

en parti'e obfcure.

,&,

en ·,pa~rie

lumineufe,

peut

fe

preter

d'une par~,

&

íc

_ .scfufcr <le l'autr~,

a

la

certitude,

a

l'évidence

~

aux démonf..

.tratiQDSI.

,

·

i '

.

~

l

: '

-

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~ ;¡.