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~7"ó

THÉORIJ! DE . LA

C.ERTITUD~f

.

teqr

de la Nature

produiroir par lui-meme dans mon ame;

apres l'anéantiífemenr de tous

les

etres fenfibles , les memes

fenfations que me procure aéluellement l'exiílence

&

la

préfence de ces etré5 fenfibles

i

c'efi fuppofer encore que

l'

Auteµr

de

la

N

ature peut ¡ouer !'indigne perfonnage

de '

charlaran

&

d'impoíl:eur..

363.

REMARQUE

11. 11

ne répugne point que

l'Auteur

de la

N

ature, par un Mirad~ de la _pre?1iere claífe (

8

1 ):

produife aéluellement en mo1 par lu1-meme, fans la pré–

fence de tel homme ou de

tel

corps en particulier,

les

memes Senfations

que feroit naítre en moi la préíence dé

cet hotnme ou de ce corps ;

&

qu'il me fa{fe apparoitre

tel homme ou tel corps, la

ou

n'exiíl:e point

rel

corps

ou

tel homme.

Mais, daos cette hypothefe miraculeufe, l'illufion

mo–

mentanée fera defünée , non

a

me tromper , mais

a

m'ap~

prendre ou

a

me confirmer qnelque vérité d'un ordre

fu–

périeur, quelque vérité relative

a

l',ordre furnaturel: comme

nous l'expliquerons bientot.

-

364.

REMARQUE

III.

Comme l'hypothefe des miracles,

eíl:

l'une eles grandes batteries que

l'

on met

a(fez

fréquem.

mem en jeu , contre le témoigriage des Sens :

il

eíl:

de fa

derniere importance de bien établir

&

de bien fixer ici

riclee

des chofes ,

a

cet égard.

.

Iº. H

eíl: abfolument poffible que , dans chaque

momerir

determiné de

ma

vie, mes fenfations relatives

a

un

objet

déterminé'

par exemple '

a

tel homme'

a

tel édifice'

a

telle.

fiatue , m'induifent en une

erreur momenta:zée,

fur

l'exiíl:e.nce

de cet objet determiné : parce qu'il eft abfolument poffible

que ,

dans chaque moment dé terminé

&

féparément pris,

l'Auteur de

la

Nature opere un mir,acle defünf

a

m'éclairer,

a

m'enfeigner quelque vér-ité furnaturelle, dans le

moment

foivant.

·

M.ais

il

n'eíl pas poffible que ·, dans chaque moment

dé–

terminé de ma vie, mes fenfations relarives

a

la

généralité

des lzommes ou des corps,

m'induifent en une illufion meme

JnOmentanée, for l'exiíl:ence de cette généralité des hom–

mes

ou

des corps : parce que , felon l'

Ordre naturel

dei

,ho(es,

ces fenfatiOQS ne peuvent exiíl:er dans moi

~

fans

la

·préfence réelle des objers auxquels elles

font

relatives; ·

&

qu'il répugne que l'Auteur de la Nature, qui ne fait

rien d'inurile

&

d'inepte ' renverfe l'orclre naturel de$

chofes , fans quelque raifon cdigne

&

de

fa

grandeur

&

de

f~

fageífe.

, ·Or, qµdle r~ifon

digne

de

fa

g_randeur

&

de

.fa

fage~~-.