TÉMOIGNAGE DES
S.ENS;
.
l.fur des Faits fenfibles, qui ne peuveQt nous étre atte{tés
&
coníl:atés que par le témoignage des fens.
Sur quoi je raifonne ainfi.
I1
eíl: fur
&
certain d'une cer...
titude métaphyftque., de l'avea meme de Malebranche,
qn'il
y a uae Révélation divine, dont l'objet
a
une cer-
. titude entiere
&
complette , une certitude métaphyfique.
Done le témoignage des fens , '
qui
fonde
&
qui confiare
cette révélation divine , eíl: fur
&
certain en lui,meme
,
d'une certitude mét-aphyfique. Done l'exifienee qes hommes
&
des corps , fur laquelle eíl: néceffairemenr appuyée
&
fondée
la cenitude de la révélation divine , eíl: fúre
&
certaine en elle - inéme , · d'une certitude métaphyíique.
C.
Q.
F.D.
.
362.
REMARQUE
I.
Nous venons
de
faire voir
que
nos
Senfations conflanus
&
unanime.s
font un motif indéfeB:ible~
ment connex~ avec l'exifrence des hommes en génér~l,
des corps en général : parce que ces fenfations ne peuvent
exiíl:er en nous, fans qu'il exiíl:e dans la Nature,
&
des
hommes,
&
des corps, difiingués de nous.
Iº. 11
eut
écé
abíolument poffible que l'Auteur de
la
Natu–
re,
n'eut créé que
mon Ame;
qui, dan-s cette hypothefe, eut
exiíl:é feule avec Dieu feul, dans la Namre intel!igible.
Mais., dans cette hypothefe , mon ame n'auroit point
eu , comme dans / l'hypothefe préfente , des fenfations re•
latives
a
la préfence d'nn foleil ,
de dif:férentes planetes ,
de
différenres étoiles , de différens corps animés
&
inani–
mes, dans la
N
ature. Et fuppoíer
que,
dans cette hypo..:
·thefe différente .de l'hypothefe préfente ,
l'Auteur de la
· Narure puiffe produire par lui-meme, dans mon
ame ainfi
ifolée , dans mon ame féparée de rout corps organifé ,
dans
mon ame feule exiíl:ante dans la Nature, les memes fenfa–
tions qu'elle éprouve depuis qu,elle
a
le fentiment d'elle–
meme: c'eíl: fuppofer abfurdemenc , ainfi que nous venons
de l'explique'r
&
de le démontrer dans les deux aífertions
précédentes, que l'Auteur de la Namre puiffe erre un char-.
latan .&
un impolleur.
II.
11
feroit abfolu1uem poffible que l'Auteur de
la
Natpre
détruifit
&
anéanrít aéh1ellement
tous les etres par luí
crees,
a
l'exception ele mon ame; qui, dans cette hypo–
thefe, fubíiíl:ernir ifolée , feule avec
Dieu
feul,
dans la
N
ature intelligible.
·
Mais
dans cette hypothefo de deíl:ruél:ion
&
él'anéanti{fe.–
ment, mon ame n'auroit plus les memes feryfotions que
fait naitre en elle , la préfence
cln
foleil, des éroiles, de§
planetes, des différens corps animés
&
inanim*s, qui
for"!'
Jl}ent
fa
Nature réelle
&.
~xiftante._- Et
(úppofer,que l'Au-