t¡ui lui foit ,;ropre : celui de qui émane ~e temoignage l
&
qui
le m..:t ,.perfévéramment en nous , feroit le plus ·
vil
&
le plus déteftable impofieur dont l'efprit humain puiífe
fe
former l'idée. ,
·
IIIº.
Dieu· nous induiroit invinciblement
&
irréíi!tible•
' menta croire une chofe fauífe; favoir
,
l'exiíl:ence de notre
corps
&
de tour ce qui le confiitue. Car d'abord,
il
n'eít
pas
e.n
notre pouvoir de nous abíl:enir du jugement qne nous por..
tons fur l'ex;iftence de notre corps, de fes différcqtes parties,.
de fes différens organes: comme
il
nous coníl:e
a
chacun
pa.r
le fentiment intime. Enfuite,
fi
ce jugement eíl: faux, nous
\ n'avons aucune voie, aucun moye_n, pour en découvrir
la
fauífeté.. Done
fi
nous fommes dans l'erreur ,
en j1,1gearit
que
nous avons un corps qui nous appartienne; Dieu
eft
évidemment la fource
&
la caufe de notre erreur; Dieu
eft
évidemment trompeur
&
impofieur.
Mais
il
eft cenain , d'une certirnde métaphyfique,
de ,
l'aveu meme de Malebranche, que Dieu
ne
peut aucune–
menc etre trompeur
&
impoíl:eur: done
il
eíl: également
cerrain, d'une certitude meraphyfique,
qu'il
ex.iíle un corp.s
_qui
nous appartienne. ( 266 ).
IV~.
Pour que nos fenfations confiantes
&
unanime5';
relatives
a
différentes parties
&
a
différentes o-rganes
d'ua
corps qui nous appartiemne ,. nous trompaífent fur leur obiet;
il
faudroit évidemment, de l'aveu meme de Malebranche,
que l'Au._teur de
ta
Namre produisit en nous par lui-méme,
ces
difíérenres fenfations relatives
a
des objers iinaginaires
&
fantaíl:iques.
11
faudroit que l'Autenr de la Namre ,_ par
un
charlatanifme évidemment indigne
&
de.
fa
grand'eur
&
de
fa
fageífe,
eGt
vo.ulu follement
,
&
fans
aucun motif
que p1,Iiífe a,vouer la raifon,
fe
faire un miférable jeu
d·e
tro·mper fans ceífe l''efpece humaine,
&
de l'induíre ca,pricieu•
fement
&
abfurdement
en
un.e infinité d'erreurs;. d'erreurs
permanentes, d'erreurs invincibl_,..es, d'erreurs univerfelles,
d'erreurs extravagantes
&
dans leur- p-rincipe
&
dans leur
objet
&
dans leur fujet : ce qui rép.ugne évidemment dans
un Etre tel que l'Auteur de
la
Nature.
C.
Q.
F.
D.
DÉMONSTRATION
H. Un
ax:iome généralemenne9u,
une
vé'rité authe.ntique
&
q.uene nie aucun Philo.füphe, -nou&.
apprend que l'.E,tre infi
nimen-t éclairé
&
infiniment fage,
qu~
l
'Etre incréé
&
C'ré.ateu.r ne fait ríen d'inmile
&,
d'inepte: ..
Or,
ú
l'on
fupµofe
avec
Malebranche , que, malgré tout
ce que nous i:prouvons. de fenfations relatives
a
un corps
qui paroit nous appartenir; il eíl: pofii.ble gue ncnís ne
foyons
qn'une fubftance
f
p,iritue.lle,
&
qoe
nous.
n'ayo1u