TÉMOIGNAGE DU SENTIM!~"'T I NTIMF-;
r91, ·
¡c;i.
Si
j'éprouve
une fenfation de brulure, que je rapporte
a
ma main; je íuis bien
aífuré
par
le
fentimenr intime ,
que
j'éprouve une fenfation défagréable, que je nomme
brz2lttrc.:
puifque je la (ens en moi.
Mais
il
ne me
confie
point,
par le
fentiment intime ,
qu'il
y
ait
dans
ma main
une brulure marérielle, dom
l'aél:ion
clu feu
foit
la
caufe
ou. l'occafion :
puifqu'il
pem
arriver
0
ou par
le
moyen d'un miracle, ou meme naturellement
&
fans
aucun
miracle,
que j'éprouve en moi cette meµie fen–
fation de brulure; fans qu'il
y
ait
aucune matiere
ignée,
au .
voifinage
de ma
main ;
fans méme quema main eífuie au–
cune impreffion, qui rellemble de pres ou de loin
a
celle
qu'y procluiroit la contiguité ou le voiíinage <l'une ma:-
tiere ignée.
,
11°. De meme,
íi
je viens
a
me perfuader q_u'il exifte
~
dans la Lune ou <lans Sarurne, des hommes femhlabl,es
a
111oi ;
par
le
fentiment
intime
~
je
ferai
bien
aífuré
que
j'ai
réellement cette
perfuafion: puifque
j~
la
fens
en
n;ioi.
Mais
je
n_e
ferai
point
aíforé, par
le femiment
i-nrime
»'
que
cette perfuaíion
a:it
un objet
réer: parce
qne
le·
fend;..
ment
intime n'a
point de connexion avec.
l'obj_ct extrinfoq_u.e
ele
mes períuaíions.
Ill<? .
De meme encore,
íi
,
alrnfe
par une-
i:ma·gination
échauffée
&
exaltée,
&
devenu vifionnaire , je
m'imagine
jouir de la
vi.G.onintuitive
d'un
aoge,
par
exemple, quoi–
qn'il
n'y
ait
aucune réalité
dans
cette v.ifion;
par
le fend–
ment intime
j_e
íerai
bien
aífuré qu'il
exifie
en
m.oiunr,
image ou
_une
fen.fatio.n, qpe
j
e nomme.
viíion
intuitive.
d'un
ange:
puifque
je
la fens
en
m.oi.
Mais ie ne ferai
point_
aífur-é, pa:r le
fentiment
intime,
qu'il
y
ait aupres
de moi un
ange
a_uquel
fe_
ra.pporte
cette.
v.i:–
fion ,
un
an ge
ctui
falfe
nai tre
& q,ui
t-ernüne cette viúon. :–
parce
que I·e
femiruent intime fe
borne.,
a
me faire
connoitr.e–
Jes
modi·ficarions
intériel)rQs de
mon.
ame ; fans
me rien
ap
4
prendre
&
fur la caufe
&
fnr l'objet de ces modjfications
de
mon
ame.
273 .• EXPLICATION
II. Le
Se1nimen.t
indme ,.
n'a
pas.
pour
objet,
t0utes les.
mo.difi.t..at_ions
de la SubJhoce pen–
fanre
&
fenfible: il n 'a
pom
obje.r q.;.i e
e.elles q_ui l'affiélent
á'une maniere fcnjible
&
d~/Linf!_e.
Par
exemple ,
La grace fanfofürnte ,
b
tache
<lu
pé.cbé ,. les habitudes.
furnaturelles
&
infufes ,
cenaines
habitudes meme natu–
relles,
ne font en r?c n l~obj e t
du
fentimen
t
intime:
pare.e.
que
ces cho í s
n'or.t ríen
qui
ofFeél:,.,
la
fobíl:ance
p r. fa n tc
&
fenfible; rien qui
annonc
&
qt
i
y
fo .ffc fentir I
w ·
cxiílence ..