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TÉMOIGNAGE DES .

loÉES.

Ilº. L'idée irradie fon objet : elle en dévoite lumineufe–

rnent

a

l'e(prit,

&

la nature,

&

les pr0priétés,

&

les rap·

ports,

&

l~s dépend~nces.

La

fenfation n'irradie point de

rneme fon objet

:

elle fe borne

a

en annoncer la pré(ence

~

a

en donner une aveugle perception ; fans en m anifefter

lumineu (ement,

&

la narure,

&

les propriétés intrinfeques •.

Par l'idée d~un triangle, j'eQ connois la nature

&

le~ pro–

priétés intrinfeques : par la fenfation de l'abfyntl:e , Je

ne

connois que l'exiíl:ence

&

la préfe_nce du corps qm me caufe

une perception d'amertume; fans ríen connoitre

de

ce

qui

lui donne cette propriété qu'il a de me paroitre amer.

IIIº.

Une· idée eíl: toujours eífentiellement relative

a

un

ohjet

:

puifqu'il eíl: clair que l'image <l'une chofe , eíl: tou–

jours eífentiell.ement relative

a

la

chofe doi1t elle eft

l'image. '

L'objer de l'idée, eíl: la chofe reprffentée

~

l'i.dée elle-meme

l

e.ít

l'aél:e repréfentant.

2.~3.

AssERTION

r.

ll efl

certain

que

les

idées des cho/es,

en

font

des images.

ExPLICATION.

C'efi

le

fentiment intime

lui-t!'leme,

qui

nous atteíl:e cette vérité: nous allons la montrer

&

la faire

fentir dans quelques exemples paniculiers

,

qu'íl fera facíle

a

chacun de généralifer.

1°.

Je donne

a

un _

Deffinareur intelligem, l'i<lée

que

j'ai d'un ~él:ogone régulier, d'ua cube, d'une py ramide

triangu!aire droite

&

régul~ere ;

&

je

le charge de

me

d_effiner exaél:ement

&

correétement ces trois objers_géomé-

triques.

·

Quand le .Deffinateur me préfente ces trois objets par lui

rleffinés; j'examine s'ils font conformes

011

non conformes

a

l'idée que j'en ai donnée ,

3

l'

Image exemplaire

que

j'

en vois

&

que j'en úrns dans mon e(prit.

11°.

D"e meme, j'ai été témoin d'un trait fublime

&

nou–

veau ou d'audace ma rtiale

!

OtJ

de généroíité bicnfaifante;

&

j'en fais parta un Poete lyrique qui, d2ns l'enthouíiafme

qui

le faiíit, fe 'charge

d'en

faire le fujet d'une Ocle digne

d'intéreffer

la

poíl:érité.

Quand

Je

Poete lyr-ique me communique

fon

ocle;

je

compare l'aétion par

lui

~hantée_, avec

l'aétion

dom

je

lui

ai donné l'idée,

&

dont je conferve

Plmage

exemplaire

dans

mon ·efprit;

&

j'examine

fi

l'une quadre avec l'autre.

Illº.

De rneme encore,

fi

j'ai com;u le plan d'un e

ma-:-–

'chine ou d'un édifice d'un genre

&

d 'un ~out nouveau , que

j'aurai donné

a

exécuter

a

un

habile Méchanicien , ou

a

un

h abile

Architeéte

=

quand l'Ouvrage eft

fin i,

j'examine s'il

efi

bien

exécuté felon

l'idée

que j'en

a.i

donnée ;

s'il

dl:

en.