THÉORIE DE Í.A
C.ERTITUDE.
tout conforme
au modele original que j'en
con(erve·
dans
mon ame;
a
l'
lmage exemplaire
gue le femiment intime
me
rnontre exiílante dans mon efprit.
IVº.
D€
me-me encore,
ell
genre
de gofu
&
de mreurs,
nos jugemens
font
toujours dirigés par des
lmages exemplai–
res
&
préexiflantes
de la
perfeétion
qui
eonvient aux chofes
qu'ont pour objet ces jugemens.
.
Par exemple, je juge que telle aétion eft
horméte
ou
cléshonnéte, jufle ou injufie, noble ou
ign.ob-le : parce qu~
je
la
VOÍS
conforme
Oll
non
conforme
a
l'idee
OU
a
l'image
exemplaire <l'honnéteré , de juíl:ice,
de
nobleífe, que je
fens empreinte dans nlQn efprit. Je juge que tel édifice eíl:
plüs on
mo ins régulier, que
te
lle ocle
eíl: plus
ou
moins
J1arJllonieufe,
que refle
tragédie eíl: plus ou moins toucha_me.~
que tel dífcours
e.ílplus ou moins éloquent: parce que
j~
les
trouve
plus
ou
moin.s.
confonnes. aux idées
Ql.l
~~
imc\.:-–
ges
exemplaires de proponion , d
'harm.on.ie. ,
d.e_
p
_it.ié, d'élo–
qu~nce,
que je
voi?
&
que
j_e
fens. e_n moi,
~
ave.e
leJquel–
les
J~
confronte
&
1-e compare ces
d1vers
obfets.
Vº. H arrive quelquefois que
l'on
¡uge comme néceífai–
rement
mal,
en
cenair.1-s.gen.res: pa,r la- raiCon
~
ou que l'on
n'a pas des
ldées
e.xempl.air.esdes chofes
dom
on veut
juge.r-·;
ou que l'o1J s'eíl: formé
for-
ces cho fes, des idées exemplair.e>
qui
font
défeB:ueufes
&
fautives.
_ Par e¿{emple, l'aveug~ qui v.eu.t juger des c.oul€urs ,.en
p1ge
néce!fain:mem
ma.1;
parce q_u'il n'en a _aucune iclée e~ém–
plaire. Le fauvag_a d:Amé-riq_ue. q_~ü attache la b.eauté du
corps
humain,
a
une
peau i.ntérieuremenr
peinte
&
cicatt:~ ...
fée en rouge &·· en n.oir,
s'efl: fait une
idé-e
défe&neufe de.- la
beauté;
&
en
j.ug~ant
d'apre.s cette.
id~e
exe.mplaire. ,._
il
ne
peut
q_ue
mal
j.ug-er...
.
2.84.
Ass.ERTION
II.
Jt
eft certain qu.e l'es IJüs de-.s,
cliofes;
·en font des image-s fpiritue.lles.
ÉXPLICATION.
L'idée
a~une
chofe quekonque·, mate-–
rielle ou immatérielle , eíl: év.ide.mment une moclifü::ation
cl'une fobíl:aAce fenfi.ble
&
intelligen.te,d'une foeíl:ance
fpi–
rímelle.
Or ,
il efi clair qu'une relle modificatio.n
ne
fauroi~
etre
qu'une modificatio1dpirimelle, (
uo).
1°. L'infünél:, la r.aifon, la
philofo.pl)ie, la plus·. fimple ou
la plus relevée, tour
no.usapprend également qu'il íero!.t
,abfürde
de demander compieLl de.
lignes.
011
conl<biea de por- '
tions d'uné ligne a en longueur 0:u en
largeur
ou en, pro.•
fondeur , une
idée ;
par combien
9e coté.s
ou de·faces ell:e
eíl: terminée ;
fi
fes an.~les font faillaqs
ou
renrrans;
íi
elle
f íl: plane ou
convex~ ou ~on_cave
i
Ji
ell~
eil
fp.herique
GA