SA
NATORJi ET SES
SOURCEs;
IIº. De méme , il eíl:
certa.inpour moi
,
d'une Certitude
mo rale qui exdut tOUt d0~te de ID0n efpr,it, qu'un_fait
hir.i
torique , ancien ou moderne, fur lequel s accordent unam–
mement une foule de témoins oculaires ,
ou
de témoins
infüuits par des temoins oculaires non Cufpeél:s,
eíl:
tel qu'il
efi
rapporté: parce que je connois
Ja
marche gé.nerale·
de
]a
narnre humaine , qui ne s'ac-corde point
a
trahir la vérité
~onnue, quand r-ien ne !'incline au menfonge.
-169.
REMARQUE.
Le
nom de
Certitude moral,
fe
donn~
auffi
aífez généralement
a
une tres - grande vraifemblance,
done
1~
motif
cíl:
l'int}uence
&
la
marche des mreurs;
&
dont
l'objet doit natureUement erre tel qu'on le juge,
quc;>iqu'il puiífe abfolum~m
&
fans aucun miracle,
etre
au–
trement_
Pa r ex.emple , il eíl: certain , d'une Certitude morale ainft
:entendue, qu'une mere irritee contre
fon
fils unique
,
fe
laiífera fléchir en
fa
faveur ,
&
l}e
le . déshéricera point.
De
meme , 'il eíl: certain, d'une certitude morale ainfi enten–
clue , qu'1.m homme que l'on
a
toujours
vu
marcher
dans–
les fentiers de l'honneur
&
de la probité, ne voudra point
iacrifier
fa
probité
&
fon honneur,
a
un
modique
&
vil
intéret , gui ne peut a voir prife
que
fur de» ames
haíTe•
ment venales.
Comnie une fimple vraifemb1ance, qqelque grancle qu'elle
puiífe etre, n'exclut- pas toujours
de
l'efprit 'tout doute ,
toute
inquiétude;
ne
donne pas toujours
a
l'efprit,
une
aífurance entiere
&
complette: pour
o
ter ·toute équivoque,
&
pour éviter toute difpute, nous ne comprendrons point
ici , dans la définition
&
dans la diviíion de la Certitucle ,
éette
d-erniere efpece de certitude morale ;
qui
n'eíl:
point
une vraie
&
complet,te certitude, qui -p'eft qu'une ·plus
ou
mo1ns grande vraifemb1ance.
·
So
VRCES
l!T MOTIFS
DE LA
C~RTITVDE~
270. ÜBJECTION.
Toute Certitude humaine, quelle qu'en
foit
la
nature , quel qu'en puiífe etre l'objet, dérive toujo,urs
néceífairement de l'une de ces quatre fources; favoir:
1°.
Ou <lu
témoigna,ge du Sentiment
intime
, ,qui
nous
iníl:ruit_
&
1101.:1s
convainc de ce qui
fe
paífe en genre de penfées
& '
de fentimens,
dans
l'intérieur de notre
Subíl:ance
intelli–
genre
&
fenfibl e ; quelle qu'en
foit
la namre:
IIQ. Ou du
témoignage des Idées,
qui
nous dévoile les
pro..·
prietes eífen tielles des chofes ,
&
fur
lequel eíl:
appuy é
&
ét#bli
ro ut ce que nous avons
d~
rnnneiífance dans le
g<:n~-e
Ni.