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I
THÉOR.ttGÉNÉRALE
nts
t--rRES~
1
181
1
•
AssERTlON
III.
l./ne
e
aufe néceffaire agit toujo.urs
[e-.
lon toute
la
mefure
de fon
aéltvité:
done la
quantité
de l'ejfet
•
déwmin.e i'aEti-r;ité
de la
caufe.
·DÉMONSTRATION.
1°.
tlne
Caufe
qu'on
fuppofe
.néceffeire;
'
n'a rien qui arrete ou. qui fufperide fon aél:ion : une caufe
qui n'a rien qui arrete ou qui fufpende fon aaion , la
dé-
' ploie
&
l'effeél:ue daos toute fon étendue : une caufe qui
déploie
&
qui
effeél:ue fon aél:ion dans toute fon étendue
~
montre ,
&
dévoile toute fon aél:ivivé. Done une caufe né•
éefT.·üre montre
&
dévoile toute fon aB:ivité , dans fon effet:
done la quantité de l'effet détermine ou fait conno'.itre l'ac~
tivité de la caufe.
IIº. 11
n'en eíl: pas de meme d,une
eaufe
libre:
celle-ci;
maitreífe de fon
action,
peut
a
fon gré, en agiífant, ou
mettre
en
jeu tome fon aélivité, ou n'en employer
qu'urre
parti@ plus ou moins grande. La quantité de l'effet
ne
déter- ·
mine done point l'aél:ivité de la caufe libre.
Par exemple, un boulet de canon , pofé fur l'un
éles
baffins d'une balance , preÍte ce baffin vers le centre de la
terre, felon tome l~étendue de fon aél:ivité. Ma main, pofée
fur l'autre baffin vuide , peut preífer
e~
baffin vers le cen–
tre de la terre , avec plus ou moins d'aél:ivité;
&
vainere
la r éíiíl:ánce opp__ofée du boulet, ou
fe
laiífer vaincre par cecte
réfül:ance.
C~
(l.
F. D.
18
2.,
AssER
TION
IV.
Une Caufo
nécejfaire
,
do'nt
ríen
ne
'clétruit
ou ne
di.ffepe
t'aélion, produit un
ejfet d'
autant plus grand,
iu·elle e/i plus long-tems
appliquée
a
le
produire : done la quttn•
tité
de l'ejfet, efl
proportionnée
au
tems
FJ:ll-'emploie
la
caufe
a
.le
produire.
DÉMONSTRATION.
Une
Caufe néceífaire, dont rien
ne
"détruit
&
donr rien ne diffipe l'aélion, accumule
&
enrafTe
fon aél:ion dans fon effet , pendant tóut le
tcms qu'eU~
applique
fon
aél:ion
&
fon
influence
a
fon effet.
Par exemple ,
l'aélion du
Feu,
appliquée a une maífe de
fer
que
j~
veux faire rougir au fourneau d'un forgeron ,
s'encaífe
&
s'accumule dans cette maífe de
fer:
jufqu'_a
ce
qu'elle perde d'une part, autanr qu'elle acquiert de rautre.
Par exemple encore,
l'a8ion de la
Gra-r;ité,
en pouífant
_,../
librement
un
corps .vers le cemre de la terre , augmente'
fucceqivement, par fes impulíions réitérées
&
comme ac·
cumulées, le mouvement centripete de ce corps:
juíqu'a
ce
qu'une réfi!la~ce étrangere détruife
&
annulle
l'effott que
1
fait la gravité toujours permanente, pour augmenter rou.-
1ours de plus
eR
plu5
le
·mouvement
déja
exifiant.
·
Do~