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soi

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11 résulte de celte observation, non pJs que les Indiens

substituent indiffé1·emment !' une a l'autre les voyelles de ces

deux couples, mais bien qu'il y a elans les mots cités par

Tórres Rubio, et notamment elans

hülka,

un l dont le son

tient, ainsi que nous l'avons dit, le milieu entre l'E et l'I, et

que ce g rammairi en a confondu un mot renfermant un I avec

un autre mot renfe1·mant un

l.

Il l'a fait, paree qu' il ne Cl'oyait

pas qu'il put y avoir des sons en dehors du cadre ét1·oit de

l'alphabet espagnol ; voila comment il altribuait de trés bonne

foi aux Indiens un e confusion de sons qui était son fait

personnel. Relativemcnt au mot

tm·ay,

fri:re ;

il croyait

enlendre tanlót un

u

et tanlót un

o;

jamais il n'entendait le

son appartenant·a u.

Faute d'avoir l'o1·eillé assez fln e, Tól'l'es Rubio, !'historien

Garcilaso, le P _Holguin et les différenls auleurs des deux

el emiers s iécles nous ont légué un alphabet bl'hua considé–

. rablement tronqué , puisqu'il n'est au tre que

l'alphabet

espagno l, déduction faite el'un certain nombre ele lettres.

Nous ne elevrions pas trop nous étonner de cetle mani ere

ele procéder qui trahit tout d'aborel son vice origine!, puisque

de nos j ours oü la lingui tique a fait tant de p1·ogrés, les

écrivains qui se sont occupés d.3 la langue du Pérou n'ont fait

que sui vre l'orniére tracée par leurs elevanciei'S. On lit, par

exemple, dans un ouvrage récemment publié

(Los races

ar¿,ennes du P érou

par DoN VICEI'iTE FroEL LOPEZ):

«

L'on

pourrait réduire a troi s -

a,

i ,

u

-

le nombre des voyelles

fondamenlales elu Quichua. Quant aux deux autres voyelles

que les E spag nols ont admises dans l'alphabet de celLe

langue :

!'e

et l'o -

elles doivent etre consielérées comme

inorganiques, ce qui n'a rien de bien éton nant,

si l'on admet

·

l'origine aryenne de l'idiome péruvien.

»

Quand on voit

tomber dans une erreur de cette nature un auleur qui parait

connaltre le b 1hua, on peut di1·e de

lui qu'il a suivi les

anciens errements en s'y atlachant plus fortement qu'aucun

de ses prédecesseur , si toutefo is cela est possibl e.