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L'universalité de cet idiome, répandu avec tant de soin, avait l'immense
avanta¡¡e d'établir des liens entre tous les peuples sonmis
a
la domination des
Incas, de faire accepter part.out les lois, les usa¡¡es de la .cour de Cuzco, et de
porter au loin une civilisation bienfaisante.
La langue aymara, parlée encore aujourd'bui dans la province de la Paz, en
Bolivie, n'est pas moins ricbe que la langue quichua : ces deux langues se rap–
pt•ochcnt beaucoup, et ne different souvent que. par de lé¡¡eres modifications
dans les mots. L'une et l'autre se distinguent, dit-on , par une rare précision
dans la phrase, et par des moyens abonclapts d'exprimer la pcnsée sous des
formes diverses.
La prononciation du quichua est aussi dure que celle de l'aymara. Les mots
eles deux lan¡¡ues finisseut en général par des vQyelles ; les sons gutturátu s'y
montrent tres- fréquents; les mots sont composés et loogs ; les pronoms se trou–
vent transposés
¡
le rcdoublement des consonnes
y
est tres-fréquent ; on remar–
que de :l'éner¡¡ie dans certaines expressions et des tourn.ures qui rappellcnt la
langue latine. 11 n'y a pas de diphthongues dans !'un e ni l'aútre langue, et. les
terminaisons des adj ectifs sont
invari~bles.
La numération dans toutes les deux
est décimale, et pcrmet de compter jusqu'a un million. Nous aurions voulu
avoir des documents positifs pour établir une compa•·aison entre le quichua,
!'aymara, et les langues des tribus indieones, de
1'
Amérique du Nord , dont
nous avons entretenu les lecteurs du Journal de l'lnstitut bistorique dans le
uuméro
90,
de janvier
1842.
Parmi les exemples que nous allons donner des langues
aymara
et
q;tichua,
nous avons choisi un morceau de l'évangil.eselon saint Luc, traduit par
M.
Pazos–
Canqui en aymara , sa langue maternelle, et dédié
a
S. M.
le roi des Frangais.
M. Pazos, q ui esl un descendant de la noble famille des Péruviens, et qui
a
vu
ses projets de relation commerciale entre la France
e l
la Bolivie parfaitement
accueillis par le roi, a encore trouvé en Sa Majesté,
a
qui il a dédié sa traduc–
tion, un excellent juge en matiere de linguistique.
DÉDICACE.
Appo,
Inca,
Loui s-Phelipe,
Amautta, kapaka ,
Francia marcana auquipa,
Cbuquiaguna
(1)
sinti,
Munota kankiri,
(·l)
NQm indien de la villede
Paz,
en Bolívif,
souverain régnanl.
prince-royal.
Louis-Philippe.
sage, auguste.
du peuple frangais pere.
dans la ci té de la Paz
dign~ment.
bcaucoup aimé.