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- 4i3-

L'universalité de cet idiome, répandu avec tant de soin, avait l'immense

avanta¡¡e d'établir des liens entre tous les peuples sonmis

a

la domination des

Incas, de faire accepter part.out les lois, les usa¡¡es de la .cour de Cuzco, et de

porter au loin une civilisation bienfaisante.

La langue aymara, parlée encore aujourd'bui dans la province de la Paz, en

Bolivie, n'est pas moins ricbe que la langue quichua : ces deux langues se rap–

pt•ochcnt beaucoup, et ne different souvent que. par de lé¡¡eres modifications

dans les mots. L'une et l'autre se distinguent, dit-on , par une rare précision

dans la phrase, et par des moyens abonclapts d'exprimer la pcnsée sous des

formes diverses.

La prononciation du quichua est aussi dure que celle de l'aymara. Les mots

eles deux lan¡¡ues finisseut en général par des vQyelles ; les sons gutturátu s'y

montrent tres- fréquents; les mots sont composés et loogs ; les pronoms se trou–

vent transposés

¡

le rcdoublement des consonnes

y

est tres-fréquent ; on remar–

que de :l'éner¡¡ie dans certaines expressions et des tourn.ures qui rappellcnt la

langue latine. 11 n'y a pas de diphthongues dans !'un e ni l'aútre langue, et. les

terminaisons des adj ectifs sont

invari~bles.

La numération dans toutes les deux

est décimale, et pcrmet de compter jusqu'a un million. Nous aurions voulu

avoir des documents positifs pour établir une compa•·aison entre le quichua,

!'aymara, et les langues des tribus indieones, de

1'

Amérique du Nord , dont

nous avons entretenu les lecteurs du Journal de l'lnstitut bistorique dans le

uuméro

90,

de janvier

1842.

Parmi les exemples que nous allons donner des langues

aymara

et

q;tichua,

nous avons choisi un morceau de l'évangil.eselon saint Luc, traduit par

M.

Pazos–

Canqui en aymara , sa langue maternelle, et dédié

a

S. M.

le roi des Frangais.

M. Pazos, q ui esl un descendant de la noble famille des Péruviens, et qui

a

vu

ses projets de relation commerciale entre la France

e l

la Bolivie parfaitement

accueillis par le roi, a encore trouvé en Sa Majesté,

a

qui il a dédié sa traduc–

tion, un excellent juge en matiere de linguistique.

DÉDICACE.

Appo,

Inca,

Loui s-Phelipe,

Amautta, kapaka ,

Francia marcana auquipa,

Cbuquiaguna

(1)

sinti,

Munota kankiri,

(·l)

NQm indien de la villede

Paz,

en Bolívif,

souverain régnanl.

prince-royal.

Louis-Philippe.

sage, auguste.

du peuple frangais pere.

dans la ci té de la Paz

dign~ment.

bcaucoup aimé.