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durerent plusieurs sieclcs. On sait ce que les Indieus eurent

a

souffrir de la

domination espagnole et. de la férocité de l'inquisition. Le tcrme de ces maox

arriva enfin. Une révolution s'était opérée en E;pagilc : le penple espagnol

rendu

il

la liberté s'empressa de soula¡¡rr, autant qn'ille pouvait, ces pcuples

opprimés. Les Cortes d'Espa¡¡ne abolirent, en 181 1, l'inquisition, ct le décret

de supprcssioo arrivé au Pérou ,

a

Lima, fut immérliatement exécuté. Stewenson,

historien anglais, fait une description effl'Oyahle des insti'Uments de torture

qu'iltrouva dans les cachots du Saint-Office, dont il fu t !'un des premiers

a

cn–

foncer les portes, luí qui était assigné

a

comparaitre le lendemain devaut ce

tribunal pour répond re de sa conduite. Ce décret des

Cort~s

fut le prélude de

la liberté et de l'indépendance de 1' Amérique, qui s'est réalisée plus tard .

Le développement intellectuel des peuples du Pérou et de la Holivie a com–

mencé

a

se manifestcr d'une maniere remarquable depuis cette époquc. Leurs

rapports avec l'Eor¡¡pe sont devenus plus libres et plus fréquent.<, mais le com–

merce et les sciences n'ont pas encare fait pour ce pays ce qu'on a droit d'en

attendre.

La langue dominante de l'empire des Incas,

a

l'époque la de conquete, était la

languequichua. Manco-Ccapac, descen du d'u peo ple aymara, Jut s'en servir pout·

se fairc comprendre. Le premicr soin des rois de sa dynastiefut de propa5er cctte

lan¡¡ue chez les Quichuas et cbez tous les peuples qu'ils ajouterent

a

!cut· cmpire

par la conquéte. Cette langue, commenousl'avons drt, n'était pas écrite, mais on

envoyait de Cuzco dans les aulres villes des maitrcs babiles pourl'enseigner ;

ces maitres, entretenus aux frais de l'État , recevaicnt des terres et des maisons

pom· eux et pour leurs familles. Afin d'encoura6er la propagation de la langue,

les souverains n'accordaient les char¡¡es et les bouneurs qu'it ceux qui savaient

le mieux la parler. Elle avait sa littérature et des poésies qu'on chan tait au son

d'instruments faits de roseaux. Des coméd ies et des tragédies étaient représentées

devant la cour, aux fetes du soleil; les roles étaienl remplis par des person–

nages de la haute classe. 11

y

avait de la régularité et de la variété dans le

rhytbme.Nous rapporterons ici un marceau cité dans les mémoires du Pcre Bias·

Valera, et traduit par I'Inca Garcilasso de la Vega ; mais nous devons dire aupa–

ravant que les lndiens croyaient que leur dicu avait placé clans le cielle fils et

la filie d'un roi; cette clern iére tenait

a

la main une cruche pleine d'eau pour

en répandre au besoin sur la terre ; et le hruit du tonnerre était, suivant cux,

le bruit que faisait son frére lorsqu'il lui cassait cctte crucbe.

Belle filie,

Ton

fr~re

pluvieux

Brise maintenant

Ta petite cruclle,

Et

c'rst pour

cela

Qu'il lonne, qu

1

il éclaire,

Et

que

la foudre

~ombe.

Toi, filie royalt>,

Tu nous douneras pur la pluie

Tes belles eaux.

Quelquefois aussi

Tu fais grCier sur nous

Et

neiger

de mCmc.

Celui qui a faitle monde,

Le Oieu qui

L'anime,

Le grand V

i,·aco

cba,

T'a douné l'

a.me

Pour remplir cette charg e

Qu'il

t'a,

confiée.