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en effet avcc sa petit c armée, la gucrre civile, qui désolait le Pérou, luí fit
conccvoir les plus belies esperances pour en réaliser la conquete.
Huaynac-Capac,
douzieme roí de la dynastie des Incas, avait
lais~é
a
son
fils légitime,
Huascar,
!'cmpire du Pérou , dontlc siége était
a
Cuzco, et
a
son
fils naturel,
Hatalwalpa,
la province de Quito, avec la ville qu'il venait de con–
quérir et oit il était mort. C'est pendant cette ¡¡uerre en tre les deux freres que
Pizarra marchait sur Caxamarca. I1
re~ut
en route un messa¡¡e du roí légitime, '
Huascar, qui le priait de s' unir
a
luí pour comba:tt·e son frére rcbelle.
Arrivé
a
Caxamarca,
a
un e lieuc de l'armée de Hatabualpa, il regut de cclui-ci
l'ordre d'évacuer le territoire; mais Pizarro, au lieu de se conformer
a
cette
invitation. envoya compl imentcr le prince en luí offrant l'amitié dn roi d'Espa–
gne. Hatabual pa accepta cctte offre
a
condition qu e Pizarra rendrait l'ar¡¡ent volé
aux naturels du pays. 11 promit meme d'allet· s'cn tendre le lendemain avec lui
a
Ca:samarca. Les dispositions d'Hatahualpa n'etaient pas rassurantes- pour Pi–
zarra; appuyé sur une armée nombreuse, il ne témoi¡¡nait que mépris pour cette
poignée d'Européens. Pizarra se prépara pcndant la nuit au combat: il ne pou–
vait compter que sur la disci pline ct 1'..-mcment superieur de ses soldats. Apres
:.woir fait cacher sa petite trou pe de cavalicrs et disposé ses fanlassim ,
il
cxpé–
dia l'evéque Valverde vet·s le roi 1-latahualpa pour le haranguet·. Celui-ci, croyant
qu'on veuait lui demander
g•
ace, •écouta avec patience et jusqu'a la fin la ba–
rangue de l'évéque, qui tenait d'une main le crucifix et de l'autre son bréviaire.
Hatabualpa ne comprit ríen, comme o-n le pcns" bien,
a
la doctrine de la
creatiun, de la chute du prcmicr bomme, de l'incarnation, de la résurrection
future, et bien moins encare au pouvoir extraordinaire par Jeque] 'le pape
Alexa\1dre
VI
avait cédé au roi de Castille un Nouveau-Mondc; car tell'ut le
lan¡¡age que lui tint l'évéque, qui le
mena~a.
en terminant, d'unc tei'rible vcn–
geancc s'iln'abjurait ¡.oas et ne faisait pas sa soumission au roi d'Espagne. La ré–
ponsed'Hatabualpa roulasur lesdcu:s pointsqui le touchaient leplus dircctcmeut:
la prétention d'un poutife étran¡¡er de disposer de ce qui ne lui appar!cnait
pas, et celle de le faire changer c:ic reli¡¡ion; il prél'érait le solcil, dieu immor–
tel, au Died'lles E spagnols, qui étaitsujet a la mort, suivant les paroles de l'évé·
que. «Qui vous dtt toutcs ces cboscs? ajouta Hat,.hualpa.- Ce bré viaire,» répon–
d,t l'évcque. 1-latabualpa prend le livrc, l'approche de son oreille, et, n'enten –
dant rien, le jette par terre. Ce fut uu cri d'alarme au camp des Européeus.
«
Aux arme; !" cría l'éveque. L'attaque des Espabuols fut d'autant plus violente
que leurs ad vcrsaircs s'y attendaient moins. La fu sillade, le cauon, les char¡¡es
de cavaleric produisirent une impression terrible sur ces hommes qui nc con–
naissaicnt pas les armes
a
feu; nCanmoius ils
rési$terent
avec courage ; mais Ha–
tabualpa, saisi par Pizarra lui-memc, au milieu de ses soldats qui le défcndaicnt
vaillamment, fut cntraiué de vive
forc~
ct fait prisounicr.
Par une inconcevablc fatalité, le roí de Cuzco, Huascar, ne se trouvait pas
daus une mcillem e condition qu'Hatahualpa pour résister. Ces deux freres en