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le famcux temple dn
~olcil.
C'est ain i que commenga la domination des Incas
sur les populations quichuas, non pasa l'époc1ue de la naissaucc de Jésus-Christ,
mais dans les premieres années du XI
e
siecle, pour fin ir en 1533.
A peine Manco-Ccapac se vit-il a!'fermi sur le tróne qu'il se flt lé¡¡islatcur
du pays quichua et y devin t le maitre absolu des hommes et des cboses. Ses
ordres n'étaicnt pas sculemcnt considérés comme les volontés d'un supérieur;
elles avaient le pouvoir des oracfes so;·tis de la bonche de la Divinité. Toute
désobéissance éta it considérée comme un acte d'impiété et punie de mort. La
soumission des Quichuas aux Incas fut tellemen t absolue qu'cux et leurs officiers
voyageaient sans obstaclc d'un bout du royaume
a
l'autre. Nul homme ne pouvait
toucber
a
leuo· personn e sacrée; on n'osait pas memc les regarder en face; et'
pour mieux fairc croire
i•
leur origine divin e,ils parlaient un e lan¡¡ue particuliere
ou
sacnfe ,
sans doutc celle de leur pays natal, lan¡¡ue qni n'était con nue que
de; dignitaires de leur cou r. Cette lan¡¡ue s'étci¡¡n it avec Icor dynastie.
llientót le pcti t ro¡aume des Incas, qoi n'embrassait dans !'origine que
huít licues de circonférence autour de Cuzco , s'étendit
a
plus de c!cux cents
licues. Cuzco, dont le nom signifiait , dans
b
langue sacl·éc des Incas, norubt·il
de la tcrre, était regardé commc le centre de tout le royanme ct c!u monde
péruvien. Cette ville située
a
l'est- sud-est de Lima , au sein d'unc vaste et fcrtílc
·vallée arroséc par la Guatanay, fu t di visée d'aborc! en deux pariics :
Hanan–
Cmco
ct
Harin-
Cu~co;
pu s tard en quatre . La partic qu i rc¡¡ardait le levan t
fut appelée
Anlisuyu ,
a
cause du pays des
Antis
ou
Andes
quí l'environnait; la
partie occidentalc,
Cunlin s11yu;
celle du nord ,
Clwiachasuy u ,
et celle du sud,
Collasuy u.
La population du
r~·aume
fut distri buée en décuries, ou collectious
de dix hommes ayant un chef; cinq dccnries étai ent commandées par un chef
plus élcvé; deux collcctions de cinquantc hommes obéissaient
a
un capitaine;
cinq détachements de cent,
a
un commandant supérieur; deux brigades de cinq
ccnts,
a
un ¡¡énéral, ct ai nsi de mi llc en mille. An moyen de cette organisation
on obtenait une surveillance suivie, une justicc prompte, dont la rigueur re–
tombait sur les chcfs aussi bien que sur les inférieurs.
L'lnca recevait de temps en temps la statistique de tous les rlClits commis ct
de toules les punitions inflir;ées dans ses Eta ts. Une loi implacable contrc la
paressr (1 ) obligeait tout sujet
a
travailler pour son compte ainsi qu'aux ouvra–
r,es publics , aux temples , aux ponts, aux grcniers de o·éserve, aux routes royales,
dont les deux principales, allant de Cuzco
a
Quito, avaient cinq cen ts licues
de cléveloppement. Lés pauvres , les vieillards, leJ infir mes étaient cntre–
tenus aux frais de l'Etat, mais obli¡¡és tous
a
to·aváill~r
suivant leors forces ;
les enfants de cinq ans , les mnets, les avengles étaicnt aussi cmployés :\ des
ouvragcs dont ils pouvaicnt s'acqnitte r. 1l était défr ndu par une loi somptuaire
de se parer de pierreries et de bijonx cl'or, mais il était permis d'avoir un mo-
(1.)
Les
Lrois
préceples suivants
CLaientconnus
de tout le peuple
:-Ama kclla,
ne soycz pas
paresscux
¡Ama llulla,
ue mentezpas;
Ama sua,
ne volez pas.