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et qui ont cherche par des actions surnaturelles
a
jeter daus leut· esprit le trou–
ble, l'étonn&ment et l'admiration . De tous les historicns espagnols qui ent
cherché
a
debrouiller ce cbaos, on regarde conune le plus véridique Garcilasso
de la Vega; nous nous contenterons de rapporter quelques traditions qui se
sont perpétuées longtemps cbez ce peuple, en cboisissant d e préférence eelles qui
toucbent
a
son berceau' ct
a
l'idée qu'il
s'é~ait
faite de la création de l'univers.
Les lndiens de ce pays cro!aient qu'avant l'apparition du soleille monde
était habité (1), ct qu' un seigneur nommé
Contici·Vim·Cocha,
sorti
to~t
a
coup du lacTiticaca (2), apresavoir réuni quelqucs lndieus dans un village nommé
Tiaguanacco, créa le soleil, et lui ordonna de faire le tour du monde pour l'é–
clairer; il créa ensuite la !une et les étoiles. Il fit aussi des statues de pierrc et
les anima. 11 marcha eufln
a
la tete de ses lndiens sur Cuzco ou il iustalla le sci.
gneur Ali P.a-V iga, de qui les I ncas tirent leur origine.
U n autre historien (3} rapporte que Manco-Ccapac <lescen dait des bommes
sortis de la caverne de Pacari-Tambo, ou (selon Garcia) la maison de
In
produc–
tion. D'autres font venir i'Ianco-Ccapac et sa compagne du lac Titicaca , c'est–
a-dire de la grande ile de ce lac, dont les en virons étaient babités pa t' les
Aymaras; c'est l'opinion la plus généralement adm
ise.Onnc s'en étonnera pas si
l'on songe que c'est dans ce pays que se trouvent les vestiges de cette civilisa¡ion
antéricurc dont nous avons parlé. Garcilasso (4) racon te que ManCf>· Ccapac vint
de P arari-T ambo avec trois freres et quatre sreors, et fit croire aux Indiens
qu'il desceudait du soleil.
Le culte de cet astrc etait général
'11
cette époque chez les
1
ndiens, mais la
superstition
y
avait ajooté l'adoration d' une quantité d'arbrcs et d'animaux de
• toute r.spcce (5). 1\ianco-Ccapac comprit tres-bien qu'il pou\'ait ramenerces peu–
ples
a
]'uni
Le
de croyancc ct lcs dominer en se préscntant
a
eux commc le fils d n
soleil,cnvoyé par son pere pour leur donner des lois et pour les rendre beureux.
Son baLileté
a
flatter ces races ignorantes, son apparition soudaine au milieu
d'elle> , les arts qu'il leur apportait, comme la culture de la teo·re, la construc–
tion des onaisons, contribuercnt puissamment
a
lui susciter des admirateurs et
des néophy tes. Il nc tarda pas, lorsqu'il se vit en forces, d'attaqucr l.a position
de Cuzco, qui était gardéc par le chef des Quichuas, ct dont
i1
fut d'abord re–
poussé; mais il livra une deu1iéme attaque, ou la r use contribua beaucoup
a
son succcs , Devenu maitre de cette position importante, son premico· soin fot
d'y batit·la ville, connue Cl,lCOre aujourd'bui sous le nom de Cuzco, ct tout aupres
(i.)
Garci\l,
o,·ig.
de los Indios,
Jiv. V,
cha¡J.
8.
(2) Ce lac se
trOli\'C
au sud de Cuzco,
entrG
les deux C('trdilit:res.
JI
est ceint de montagnes ct a
une profondcur dt! quatrc
cenl
cinquante pieds sur
Cll\'iron
dr.uxcents licues de circonCé-rencc.
S~
eaux
s't~conlent
par un cnnal <l<ms le
l;:~c
Parin, qui
dt>ciHlrge
les :-;ienncs dans la mer
JHH' quPI((ue
passagc souten ain.
(:3)
Acosta,
llistOI·ia de
lr~dias,
liv. 1, chap. 25.
(4)
Commclltal-iOl
1'enl<1s,
Ji\',
,
cb.
18.
{á)
llis foi,·e tir Mkltcl C(fctllo Balbo(l,
lwgc 2, publiCc par
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TCI IH\U ~·C.ompan~.