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jettent dans le fleuve des Amazones, traversent la plus grande et surtout la
plus fertile partie du Péro11 et de la Bolívie. 11 suffiraít de remonte'r le fleuve
.des Amazones et lesrív iéres dont nous parlons par la navi¡¡ation
a
la vapeor pour
aller cbercber
a
peu de frais les nombreux produits do revers oriental des Andes,
dont quelques·uns
a
peine, J'rancbissant le sommet de la chainc, nous arrívent
par l'océan Pacifique et le cap Horn, Les ¡¡ouvcrnements
et
les populations
attendent avec impatience le moment de se mettre en communication avec
l'Europe. Le commerce seul peut leur apporter la civilisation et la paix dont ils
ont sí grand besoín,
M.
Pazos2canqui, consul général·de Bolivie, a présenté
:m
roí des Fran<;ais, au nom de son ¡¡ouvernement, un projet de navi¡¡ation sur le
fleuve des Amazones . et ses affluents; Sa Majesté a accueilli ce projet avec
beaucoup de faveur, et le gouvernement va s'occuper de le mettre
a
exécution:
le succés importe beaucoup aux intérets de la France, surtout au moment ou
la navi¡¡ation
tra~satlantique
va entretenir des relations ré¡¡ulieres entre notré
pays ct les principales villes du N<Yuveau-Monde. Ajoutons qu'il n'importc pas
moins aux progrés des sciences pbysiques et naturclles, de l'bistoíre, de la
lin¡¡uistique et des arts, Quoi de plus important
a
étudier que les monilments,
restes précieux de l'antique civilisation du Pérou?
A.
RENZI,
Membre de lo
premi~re
classe de l'Institut Historique.
QUELLE PLACE LE LUXE OCCUPE-T-IL DANS L'HISTOIRE
DE LA CIVILISATION?
C'est la une ¡¡rande question
a
traiter, une de ces questions capitales dont les
Congres de l'Institut Historique ont plus d'une fois retenti, et qui on't attíré sur
leurs séances
l'atten~ion
de tous ceux qui s'occu·pent de hautes spéculations pbi–
losopbiques. Mon but est moins de la traiter bistoriquement que d'appeler tout
d'abord !'examen de nos lecteurs sur un point préliminaire qui doit jeter de la
darté dans ce débat, je veux díre sur la signification nette ct précise du mot
luxe,
sur l'idée vraie, absolue ou relative, dont il est l'expression. Tant de
grandes querelles, tant de sophismes ne roulent, en définitive, que sur des mots
mal compris, qu'il est pradent de commencer par bien s'entendrc sor leur va–
leur et sur leur portée.
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y a d'ailleurs certaines opinions
a
l'é¡¡ard desquelles cette précaution me
parait surtoot nécessaire: ce son
t.
celles qn'en général on admet volontiers pour
de
verlueuses the'ories,
ct que l'on condamne en meme temps comme
a
jamais
impraticables; celles enfin qui,
a
défaut de soeces dans le monde, y jouissent
du !IjQÍns d'une perpétuelle toléranee. Telle cst précisémcnt, selon moi, l'opi-
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