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-LXXXIX-

quitta sa ville natale pour se transportar au Cuzco avec ses parents;

néanmoins il se souvient fort bien d'avoir assisté deux ans de suite aux

représentations en langue quechua que l'on donnait alors et que l'on

continua plus tard encore a donner dans cette ville. Dans plusieurs autres

localités, la meme coutume avait lieu, et

il

n'y aurait rien d'étrange a

ce qu'au sein de ces populations, l'usage de ce genre de spectacles ne

fU.t

pas encore éteint. C'est au reste ce qu'assure Anchorena dans sa

grammaire quechua, publiée en 1874, ou on lit, a la page 140, ce qui

suit .: " Le

Huancay

et

l'Aranhuay

sont des poésies dramatiques que

·· l'on ne chante pas. Le premier correspond a la tragédie, le second a la

comédie ; l'un et l'autre sont composés de vers blancs ou assonants de

huit a dix syllabes. Au nombre des drames les plus remarquables de la

langue quechua,

il

faut ranger

Ollanta, Uscapaukar, La Mort d'Ata–

huallpa, Titu-Cusi-Yupanqui

et d'autr_es moins importants que l'on

représente encore dans quelques villes de l'intérieur pendant l'octaTe

de la Fete-Dieu et pendant celle de l'Invention de la Sainte-Croix.

A l'occasion de nbtre publication

d'Ollanta'i,

nous nous sommes

adressé a un de nos amis, natíf de la meme ville que nous, pour luí de–

mandar quelques renseignements a ce sujet, et, en réponse, nous avons

re9u de luí la promesse qu'il nous enverrait l)lusieurs de ces pieces qu'il

nous assure exister dans la sacristie de l'église d'Ayaviri. Il en men–

tionne entre autres

un~

nouvelle, jusqu'ici a nous inconnue, et dont le

titre est

Huascar-Inca.

. Rivero et Tschudi, dans leurs

Antigüedades Peruanas

(p. 116 et

117) regardent le drame

d'Ollanta'i

comme une preuve de l'existence de

la poésie dramatique chez les Incas, et ils se prononcent en faveur de

l'antiquité de la piece. Ils reproduisent, en outre, deux des plus beaux

passages qu'elle renferme, pour donn(\r ainsi un spécimen de la beauté

d).l style et de la profonde expression des sentiments.

·

Lórente, dans son

Historia Antigua del Peru

(p. 304), sans s'ar–

rtlter meme a discuter l'ancienneté

d'Ollanta'i,

dit que cette tragédie

s'est conservée jusqu'a nos jours comme un reste_des " véritables

dr"ames "• que l'on composa du temps des Incas, et

il

se borne a donner

une .idée du sujet de cette reuvre.

.

M. Vicente Fidel Lorez, dans son livre :

Les Races Aryennes du

Pérou

(p. 325 et suív.), émet au sujet

d'Ollanta'i

un jugement que nous

croyons devoir reproduire ici ;

il

est ainsi con9u :

" La pdésie, cette sreur de la musique, avaít également atteint un