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plus ancien peut-etre que la dynastie des Incas
(1).
Le nom meme qu'il
porte est tres-significatif, si nous l'analysons philologiquement. Dans
ces races antiques et aujourd'hui encare parmi nos tribus indigenes,
tout nom possede un sens symboliqne. La denxieme partie du mot
OLLANTAY (ANTAY) signifie
des Andes, clwse venant des Andes;
mais en
quechua,il n'y a aucune racine qui soit OL ou OLL; cette syllabe était
dans la bouche des Péruviens, ULL ou UILL. La forme véritable du nom
est done UrLL-ANTAY, OU mienx UILLA-ANTAY; et comme UILLA signifie
légende, tradition, histoire, chronique, UrLLA-ANTAY signifie LALÉGENDE
ET L'HrsTOIRE DES ANDEs. Une preuve évidente de l'antiquité du drame
consiste en ce que toutes les traditions postérieures en ont personnifié
le titre et y ont vu un personnage appelé ÜLLANTAY. Je dais dire pour–
tant que plusieurs manuscrits portent la variante APU-ÜLLANTAY, c'est–
a-dire
la chronique du chef des Andes
e).
tan escondida- Que no te sienta
venir,~
Porque el placer del morir- No me torne
il.
dar la vida "• dont la traduction littérale cst :
Viens, mo1·t, en te cachant telle–
ment- Queje ne te sente pas venir,
-
Afin que le plaisir de mom·ir
-
Ne me
rende pas la vie,
a éte traduitc librement en quechua de la maniere suivante:
Upalla ama samaspa
Hamuwanlo waüuy onhuy
Pajta kawsarinman sonhuy
Hamnshuykita ya'haspa.
Silencicuse et retenant ton
lwteinc,
Appí'Ocllc 1:e¡·s moi, ?íWí'l,
Peut-ell·e mon ccem· revi–
DTait
En te voyant arriver.
Pour les Indicns, la pcrsonnirtcation de la mort serait évidcnte dans ce passage,
et si le poete qui a fait celte traduction, ct qu'on dit avoir été le curé
Dadrial, n'a pas hésité
h
donncr ;, la mol'l la faculté de retenir son haleine,
c'est paree qu'il savait r¡ue les Inrlicns se la représcntaient sous les traits d'une
fcmme. Aiusi
la
tt·aduction quechua a beaucoup plus d'éncrgie et de poésie
que le quatrain de Cervantes.
(l)
Cette idée de Lopez, en ce qui conccrne l'antériorité du drame
a
la dynastie
des Incas, n'est pas susceptible rl'etrc appnyée, meme par de simples conjcctures.
Il sufllt d'avoir !u la piece pour recouna!tre qu'il ne s'y trouve pas un seul dialogue
qui ne porte i'cmpreinte de la civilisation des Incas.
(') L'explication étymologique que Lopez donne ici du nom
Ollantay,
nous semble
absolument inacceptable: car
Antl,
qui est le vrai nom ancien des Andes, ne peut