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chai:smes, mais dont on trouve la signification dans tous les Diction–
naires. Aa surplus, la langue du drame est tout-a-fait compréhensible
et claire pour tout quéchuiste, par cela meme qu'elle est tres-pure.
" 5° Les manuscrits offrent de remarquables différences, non-seulement
quant a l'étendue de chaque dialogue, mais aussi quant aux interlocu–
teurs. " -Ces ditférences proviennent précisément de ce que la premiare
fois que l'on coucha ce drame par. écrit, on le fit imparfaitement, c'est-a–
dire avec des lacunes et des erreurs que, dans les copies postérieures, on
s'est efforcé de combler ou de corriger d'une maniere différente dans
chacune d'elles. Si le drama eú.t été composé dans les temps modernas
par un homme versé dans les lettres,
il
est clair que ces lacunes et ces
erreurs n'auraient ni existé ni donné lieu a des corrections plus ou
moins défectueuses.
"
6°
Le langage de la Cour est essentiellement celui des Incas,
car on y fait usage de mots et de phrases qui sont aujourd'hui inusités. "
_,_ Il est certain que le quechua du drama est au suprema degré clas–
sique. Nous avons précédemment reconnu qu'on y rencontre quelques
mots tombés en désuétude; toutefois l'assertion q
il'il
y a également des
tournures de phrases inusitées, est inexacta. La langue quechua, parlée
par presque tout un continent, n'a puse perdre si rapidement, qu'au Cuzco
et dans une foule d'autres localités transandinas oú jadis elle florissait, .
on ne la comprenne ancore et na la parle parfaitement meme dans toute·
son ancienne pureté. Nous pouvons assurer que tout indígena du Cuzco, si
on lui
lit
Ollanta~
correctement, le comprendra d'un bout a l'autre:
C'est la, au surplus, une chose qui paratt tres-naturelle quand on réflé–
chit que dáns aucun genre de littérature, on n'emploie généralement un
langage aussi commun et aussi ordinaire que dans le genre dramatique,
car le dialogue est étranger
a
tout style sublime et élevé, style qui, soit ·
dit en passant, n'exfstait pas parmi les 'Incas.
" 7° On y rencontre une foule de termes que l'on emploie encore
couramment dans d'autres endroits, surtout au sud du Pérou. " - Si
Barranca s'exprime ainsi par rapport
a
Lima, ou on na parle pas le
quechua, cette assertion n'est pas inexacta. Quant a nous, notre avis est
que tous les mots appartiennent
a
la langue générale qui était l'idiome
natural des Cuzcains.
" 8° La société qui figure dans le drama est tout-a-fait pai:enne : car
on n'y remarque nulles traces de la civilisation des envahisseurs. " -
C'est un
poi~t
que nous avons surabondamment prouvé dans les chapitres